« Je voulais me concentrer sur l’essence du design, la construction et les proportions », explique Lucas Ossendrijver, directeur artistique du prêt-à-porter Homme de Lanvin.
Cette saison pas d’effet de décoration, la collection se fonde sur la vie quotidienne. Les grands classiques masculins chemise à carreaux, parka, duffle-coat ou pantalon chino, ont été retravaillés, enrichis, sans devenir précieux.
Comme souvent Lucas Ossendrijver s’amuse des volumes, le jeu des proportions et des décalages. Les pulls oversized sont raccourcis pour être portés sur des t-shirts à carreaux coupés en biais, et les encolures sont décalées pour un effet subtilement drapé. Des patches de velcro animent un duffle-coat à carreaux montés en biais et lui donnent sa structure et son mouvement.
« Cette saison, si les modèles sont très étudiés, ils sont aussi plus faciles, plus ancrés dans un réel ou rien n’est uniforme. Dans ce sens, je voulais que cette collection soit comme une claque, plutôt qu’une caresse ».
Lucas Ossendrijver, créateur depuis 10 ans des collections Lanvin homme, aime l’expérimentation. Il manipule, essaie, mêle technologie et artisanat. « De la forme aux détails, qu’il s’agisse de fils apparents, ou de rondelles « soleils » appliquées en laiton, d’effet tie die, ou d’agneau contrecollé effet papier, le tissu se prête à toutes les métamorphoses dans un jeu infini de sensations, visuelles, tactiles, sonores ».
Avec des pulls fins sans manche et des vêtements ouverts laissant apparaître les torses nus, Lanvin table sur un hiver doux : gilet déboutonné, veste en jeans dézipée, chemise ouverte… Parmi mes pièces préférée, un manteau en voile de laine aiguilleté et plissé, construit en double face, imprimé de mini pied de poule et contrasté de carreaux sur la doublure, porté à même la peau juste noué comme un peignoir,…. Les vêtements qui tiennent chaud sont néanmoins présents comme ce blouson orné d’un patchwork de suède et de veau façon poney. Ou un blouson en mouton retourné. Les volumes sont larges, les pantalons amples.
« Pour ses dix ans à la direction du style homme de la maison Lanvin, Lucas Ossendrijver a choisi de replonger son regard au cœur de son métier : le vêtement ». Larges surpiqures apparentes, chemises imprimées façon patchwork puis sur-teintes à la main, manches de vestes construites à l’envers au gros fil, ceinture cachée, manteau de fourrure orné d’anneaux de métal et de lanières de cuir ou entièrement monté à l’envers. Le luxe se laisse percevoir dans détails.
(Les 2 premières photos proviennent du service de relation presse de Lanvin).
Lanvin présente des costumes déstructurés, des vêtements de bikers, une ligne d’inspiration sportswear loose en matières légères et des pantalons façon pyjamas.
Ça tombe bien pour mon blog, le service de presse de Lanvin indique que « La nouvelle collection est la réponse aux hommes urbains, qui n’hésitent pas à twister leurs costumes avec des baskets, ou à dépareiller une veste et un pantalon. Des hommes en quête d’une attitude qui leur est propre, hors des diktats de la mode ».
Des costumes dans les premiers passages. A première vue classiques. En réalité, ils introduisent des constructions novatrices : Les pantalons proposent des coupes évasées ou fuselées qui s’accordent avec des vestes déstructurées. Celles-ci sont sans doublure ni épaulettes, pour un volume aérien. D’autres sont construites de manière hybride : entoilées, elles affichent un dos ou des manches en voile de coton, parfois transparent. D’autres encore, courtes coupées au laser symbolisent la recherche d’une « parfaite imperfection » chez Lanvin : « La mode n’est pas une histoire de perfection, elle doit être le reflet de la vie », expliquent Alber Elbaz et Lucas Ossendrijver à la fin du défilé Lanvin Homme été 2015.
Chemises et blousons de Biker ou Harrington sont proposés dans un cuir fin lisse ou suédé, portés à même la peau, et ornés çà et là de surpiqûres lacées à la main comme des franges. Certaines pièces se livrent à un jeu de patchwork avec des empiècements aux épaules et aux poches soulignant leur architecture.
La 3ème partie du défilé est dédiée au sportswear avec des silhouettes loose et baggy qui présentent une succession de trenchs, blousons, perfectos, manteaux ceinturés, sweatshirts, baskets. Ils empruntent aux vêtements de sport leurs matières légères et aérées, leurs volumes confortables.
Une dernière série s’inspire de vêtements d’intérieur. Portés sous des vestes de costume droit, de fins pyjamas d’été volontairement froissés, travaillés dans des jacquards et des soies imprimées graphiques, s’accordent à des T-shirts appliqués de rubans de mousseline déchirés façon plumes.
La collection est tout en détails avec des surpiqûres cousues à la main, des peaux précieuses sur les sacs messenger et les souliers, des détails urbains, comme les ceintures chaînes et bijoux ciselés à même la peau.
La présentation de la collection Lanvin hiver 2015 a commencé par une variation autour du gris. Manteaux, vestes, pantalons, écharpe… d’abord des gris clairs puis anthracite.
Des gris unis ou à carreaux, Prince de Galles, avec parfois des contrastes entre un gris mat pour la veste et un brillant pour le pantalon. Un blouson en fourrure grise est porté sous un long manteau. Des écharpes surdimensionnées touchent le sol. Puis arrivent quelques touches de couleur avec des pulls torsadés bordeaux, veste en cuir caramel, blouson bicolore avec le corps en serpent coloré en rouge et les manches noires, porté sur une veste de costume. Le serpent ou lézard se retrouve sur plusieurs vestes. Un manteau vert kaki surdimensionné. Les matières sont superposées parfois dans un ordre inattendu avec du cuir sous de la maille par exemple. Comme souvent chez Lanvin, la plupart des pantalons ont une taille haute.
Sélection de passages du défilé du 25 janvier 2015
Pour Lanvin Homme, Alber Elbaz et Lucas Ossendrijver ont imaginé les silhouettes de la collection automne hiver 2014 « Comme des reflets de la personnalité de chacun des modèles. En affirmant leur authenticité, ils esquivent l’anonymat d’un monde globalisé par Internet. Cette collection, ancrée dans le présent, joue sur les proportions, les coupes, les matières et les couleurs “digitales“. Une liberté, luxe véritable, à l’écoute des besoins de l’homme d’aujourd’hui. Tout est donc question d’options et de choix dès les premiers passages ».
Un manteau tout en volume et sans doublure. Un blouson biker en cuir doublé de fourrure et aux coutures élastiques. Une longue écharpe frangée portée en trompe-l’œil sous un blouson préfigure une jupe ethnique. Des pantalons droits inspirés des années 60 skinny ou évasés. Des chemises à col collé et sans bouton. Des mélanges de textures : fourrure teintée, cuir très fin, laine bouillie et résille coton.
Parmi les pièces fortes :
Un trench double coton beige ou noir, dévoile une architecture kimono, fait d’une seule pièce à manches trois quart. Son col orné d’un zip épais permet de l’ôter et les larges boutons pressions camouflés permettent de le fermer intégralement.
Un manteau en laine double face, doublé de fourrure teinte, est constitué d’applications cousues à la main, qui révèlent sa construction.
Un modèle sportswear oversize, froncé à la taille, et plissé sur le devant comme un revers, est travaillé dans une nouvelle matière technique : un nylon de soie qui structure sa silhouette en lieu et place de sa coupe.
Un passage noir et blanc met en contraste pulls en laine japonaise, chemises blanches imprimées de motifs graphiques, et cravates coordonnées, tous soulignés d’épingles de sureté en métal laqué bicolore.
Une veste boxy en laine, presque trop longue, est quant à elle portée avec un top loose et des pantalons très étroits.
Une veste en cuir réinvente ses proportions dans une couleur digitale bleue violet. Soulignée d’une doublure rose graphique, cette pièce se porte sur un sweatshirt oversize en laine et flanelle noire, orné d’une application de fourrure framboise.
Les derniers passages mettent en scène des éléments du corps sans identité, symboles de l’effacement des personnalités. Sous forme d’applications de satin évoquant Matisse ou Picasso, ils sont cousus sur des sweatshirt ou des t-shirts.
Les couleurs sont bleu grège, gris vert, rose, noir profond, framboise, noir et blanc.
Côté accessoires, des sneakers aux teintes électriques, bicolores noir et blanc, ou en lézard précieux, camouflent leurs lacets par une languette zippée. Les sacs Messenger portés à l’épaule, les nouvelles pochettes en cuir rigide, et les sacs à dos en serpent blanc, étoffent l’allure.
La collection printemps été 2014 de Lanvin Homme, créée par Lucas Ossendrijver mèle différents styles et s’inspire de différentes époques. Mais c’est surtout l’exposition d’une nouvelle modernité avec l’expérimentation de coupes, détails, tombés, textures et associations de matières. Les tissus sont très souples et apportent de la légèreté à toute la collection. Les couleurs sont des nuances de noir, gris, blanc, bleu marine, rouge cerise.
Concernant les volumes et coupes : les shorts sont ultra courts, les vestes, cintrées, tombent parfois plus bas que les shorts. Des chemises présentent une encolure décalée. Les manteaux sont larges et légers et à fleur de peau avec épaule tombante, manches resserrées, élastique soulignant les bras, poches à rabat. La collection comprend aussi des combinaisons et des ensembles t-shirt – pantalon en tissus ultra fluides.
Il y a quelques mois, j’ai croisé Lucas Ossendrijver par hasard et je lui ai parlé des shorts, très courts et portés par des mannequins très minces. Ne vaut-il mieux pas avoir de grosses cuisses musclées pour porter de tels shorts ? Il m’a répondu qu’il « aime quand les gens font des erreurs car c’est le début de la créativité ».
Quand on expérimente des choses, il y a parfois des erreurs et d’autres fois de bonnes surprises. Et après tout pourquoi devrait-on être musclé pour porter un short?
On retrouve évidemment La silhouette Lanvin avec son jeu de volumes opposés, mariant costume cintré et pantalon large, à la taille haute et l’entrejambe basse.
Les associations de matières sont particulièrement travaillées sur les débardeurs aux bandes lamées qui affichent un aspect graphique, alternant brillant et mat, aspect rugueux ou lisse. L’un d’eux est couleur de peau ce qui de loin donne l’impression d’un torse nu. Certains vêtements tricolores m’évoquent des toiles de Mondrian (cliquez pour lire mon article sur ce sujet).
Photos : Lanvin
Mes photos du défilé
Une veste droite ajustée, à 3 boutons, avec une chemise blanche au col bien rigide. Et à l’inverse, un pantalon ample et fluide. Des chaussures rock avec des clous. La silhouette Lanvin, parfaite.
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