Le velours lisse (pas le velours côtelé, ni le velours milleraies) est l’une des grandes tendances de cette saison. Elle vient de la forte influence qu’ont les années 70 sur la mode actuelle. Les créateurs ne reprennent pas les looks de ces années tels quels, mais piochent quelques éléments, dont le velours lisse qui est l’un des tissus stars des seventies. On le retrouve sur des blousons coupés comme des bombers et sur des vestes du soir, des smokings. Les coloris sont souvent bordeaux, pourpre, rouge, ou bien vert, bleu, noir, toujours dans des tons très forts et profonds.
Au premier regard, un look conventionnel avec une silhouette masculine comme je les aime à titre personnel : une veste ajustée et un pantalon ample. Mais il y a un petit « twist », très coule, puisque le pantalon porté avec la veste 2 boutons à col rabattable en double flanelle de laine carbone, est un pantalon de jogging. Ce vêtement est très à la mode cet hiver. Hermès ne le propose évidemment pas en vulgaire molleton de coton, mais en flanelle de cachemire souple anthracite. Portés avec des chaussures Richelieu Lawrence en veau gras noir, un sweat-shirt en Toilovent céladon et une écharpe courte en cachemire anthracite.
look et photo : Hermès.
Lanvin présente des costumes déstructurés, des vêtements de bikers, une ligne d’inspiration sportswear loose en matières légères et des pantalons façon pyjamas.
Ça tombe bien pour mon blog, le service de presse de Lanvin indique que « La nouvelle collection est la réponse aux hommes urbains, qui n’hésitent pas à twister leurs costumes avec des baskets, ou à dépareiller une veste et un pantalon. Des hommes en quête d’une attitude qui leur est propre, hors des diktats de la mode ».
Des costumes dans les premiers passages. A première vue classiques. En réalité, ils introduisent des constructions novatrices : Les pantalons proposent des coupes évasées ou fuselées qui s’accordent avec des vestes déstructurées. Celles-ci sont sans doublure ni épaulettes, pour un volume aérien. D’autres sont construites de manière hybride : entoilées, elles affichent un dos ou des manches en voile de coton, parfois transparent. D’autres encore, courtes coupées au laser symbolisent la recherche d’une « parfaite imperfection » chez Lanvin : « La mode n’est pas une histoire de perfection, elle doit être le reflet de la vie », expliquent Alber Elbaz et Lucas Ossendrijver à la fin du défilé Lanvin Homme été 2015.
Chemises et blousons de Biker ou Harrington sont proposés dans un cuir fin lisse ou suédé, portés à même la peau, et ornés çà et là de surpiqûres lacées à la main comme des franges. Certaines pièces se livrent à un jeu de patchwork avec des empiècements aux épaules et aux poches soulignant leur architecture.
La 3ème partie du défilé est dédiée au sportswear avec des silhouettes loose et baggy qui présentent une succession de trenchs, blousons, perfectos, manteaux ceinturés, sweatshirts, baskets. Ils empruntent aux vêtements de sport leurs matières légères et aérées, leurs volumes confortables.
Une dernière série s’inspire de vêtements d’intérieur. Portés sous des vestes de costume droit, de fins pyjamas d’été volontairement froissés, travaillés dans des jacquards et des soies imprimées graphiques, s’accordent à des T-shirts appliqués de rubans de mousseline déchirés façon plumes.
La collection est tout en détails avec des surpiqûres cousues à la main, des peaux précieuses sur les sacs messenger et les souliers, des détails urbains, comme les ceintures chaînes et bijoux ciselés à même la peau.
Boris Bidjan Saberi nous avait habitué à des coloris minéraux sombres : gris cendre, couleurs de terre et de pierre, noir. Le défilé de sa collection hiver 2015 a débuté par des couleurs rouges. Premier passage : une salopette baggy portée sur un T-shirt rouge bi matière à épaule raglan avec le corps transparent et les manches opaques, des gants et botines rouges. Vient ensuite un manteau tricot, fermé en haut, un pantalon baggy court, des bottines, et un top rouge sombre. Le 3ème passage montre aussi un camaïeu de rouges avec un pull rouge sombre porté sous un top de cuir sans manche. Puis vient un passage bicolore avec un pantalon noir porté avec un manteau rouge très fitté. Le passge suivant est l’un de mes préférés avec un manteau à la construction complexe et des variations de rouges. La suite présente des vêtements montrant toutes les nuances de rouge, du plus clair au bordeaux. Puis, peu à peu les pièces laissent la place au noir avec des vêtements évocant le nomadisme, comme c’est souvent le cas avec le créateur, avec des manteaux fantastiques qui montrent un grand savoir faire en tayloring et travail de drapage.
Après le Bauhaus, pour la collection hiver 2014 de Wooyoungmi les créatrices ont imaginé un homme idéal, parcourant les musées d’art contemporains à travers le monde comme la Tate Modern de Londres ou le Guggenheim de Bilbao. Les formes sont arrondies, notamment les épaules, les manteaux et sweaters sont allongés dépassant les vestes, pour un effet cocon. Les vestes deviennent des manteaux et vice versa. Les coloris sont le bleu pétrole, le prune, le bleu marine et le kaki.
Traditional tailoring is re-worked through the inclusion of bonded inserted elliptical lapels; outwear is lengthened and given rounded shoulders and sleeves, creating a cocoon effect; sweaters are lengthened to be seen neneath jackets, jackets become coats and vice versa. Also key to collection is a one-piece, two-step trouser that gives the perception of blocked layers in every outfit.
Soldat, bidasse, marine, et autres militaires, uniformes des armées. La mode homme s’inspire de nouveau cet hiver de tenues de combat.
Le point commun des vestes de l’été 2014, c’est la fermeture à 2 boutons. La version à un bouton concerne surtout les tenues de soirée et vêtements de prestige comme les smokings. Dans les photos ci-dessous, vous pouvez remarquer que presque toujours seul le bouton du haut est fermé, pour une allure décontractée. Certaines vestes ont une fermeture croisée à la façon des blazers. Les tissus sont en général assez rigides avec une coupe ajustée, près du corps. Dans ce cas, les vestes sont longues : elles arrivent jusqu’à la fourche du pantalon. Pour une allure plus estivale, certaines sont au contraire faite d’un tissus souple, léger et dans des tons clairs. Dans ce cas, la coupe est plus courte. Parfois la veste s’arrête au niveau de la ceinture. Les tissus sont colorés, très peu de noirs et de gris, mais du violet, du bordeaux, du vert, toutes sortes de bleus, du beige.
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