Je commence mes comptes rendus des défilés de la fashion week parisienne par la collection Mugler homme qui pour la deuxième saison est signée Nicola Formichetti, Directeur de la Création, et Romain Kremer, responsable de Création Homme.
Voici une petite sélection sur environ 55 passages. Toutes les photos ont été prises avec un Canon EOS 1100 D. Copie et reproduction interdites.
La collection met en avant une imagerie de héros masculin très sexués à travers des coupes, des matières, des couleurs et des silhouettes dont les proportions qui sont presque celles de personnages de mangas. Beaucoup de stretch comme dans les vêtements des athlètes qui font l’effet d’une seconde peau. Les tenues vieillottes des preppys sont revisitées en vert façon cartoon, une couleur issue des archives de Mugler. Beaucoup de délavages aussi. Aussi bien sur les costumes que sur les vêtements en denim.
Romain Kremer a accepté de nous parler de collection à l’issue du défilé :
« Le point de départ c’est les Chevaliers du Zodiaque avec des références à l’époque antique qui sont contrebalancées par des pièces très futuristiques. Le défilé joue sur les anachronismes. Il est inspiré des grecs antiques et du monde virtuel. Avec des références aux années 80 parce que Nicola et moi, nous sommes le fruit des années 80 ».
Voici quelques looks d’été, des tenues décontractées pour aller à la plage avec toutes les tendances mode 2011 que je vous ai déjà décrites sur ce blog : l’influence des années 50 avec les looks preppy (contraction de preparatory school, des tenues proprettes d’étudiant des grandes écoles américaines dans les années cinquante : polo, chaussures bateau, casquette…), les chemises à carreaux (vichy et bûcheron). L’influence des années 70 avec le tachisme (tâches un peu floues), des mini-shorts, des tissus plus souples, des coupes loose, le stylisme « color bloc » que l’on trouve depuis des mois à longueur de magazines, mais beaucoup moins dans la rue : avec beaucoup de tons vifs, notamment du rouge. Des lunettes de soleil inspirées des formes des années 50 et années 30.
Cet été, les vêtements restent influencés par les années 50. D’abord par le style des universités américaines des fifties. Avec toute la mode preppy : les blousons teddy, des polos, chaussures bateau. Des références rockabilly. Ensuite par le retour de motifs traditionnels : les poids, les rayures bicolores blanches et bleues des marinières, des motifs à fleurs de type liberty. Et beaucoup de carreaux : du vichy et autres carreaux qui rappellent ces bonnes vieilles nappes de nos grands-mères.…
C’est aussi la fin des silhouettes androgynes, les hommes ont envie de s’assumer. Ils réaffirment leur sex appeal et leur virilité. Cela se traduit entre autres par le retour des chemises à carreaux de bûcheron.
Cette influence des années 50 qui a débuté il y a 2 ans se poursuit donc encore cet été.
Mais le coté « années 70 » se développe en parallèle… Et ce sera la grosse tendance mode de l’hiver. Les pantalons, sont plus fluides que les années précédentes, amples, souples, soyeux, presque blousants, flottants, surtaillés. Des pulls sont proposés avec des motifs et des coupes « baba » (animaux de la forêt, motifs s’inspirant de l’art des indiens d’Amérique, tie and dye…). Autre influence, le coté « pop », « color blocs », avec des « puzzles de couleurs », des rayures multicolores larges de 3 ou 4 couleurs.
En période de crise, on évite de prendre des risques et on a besoin d’être rassuré. Les années 50, que l’on fantasme comme un âge d’or insouciant, rassurent. Mais après quelques saisons, le coté formel, sage et propret a fini par lasser et la mode se tourne vers cette autre période des 30 glorieuses que sont les années 70, plus cool, plus libertaires.
La mode homme glisse des années 50 aux années 70 :
Gant by Michael BastianFred PerryCélioLittle MarcelSeguraEnergieBoss OrangeBoss SelectionHackett
Mode homme. Bientôt l’été, le temps des shorts et bermudas. Depuis l’été 2009, les marques de luxe et de créateurs font défiler des hommes vêtus de mini-shorts arrivant en haut des cuisses, parfois à mi-cuisse. Une tendance que l’on retrouve aussi dans les collections 2011, mais malheureusement encore très rarement dans la rue. Commercialement, ça fonctionne encore mal. Les marques de streatwear et jeaners prennent moins de risque avec des bermudas tombant au dessus du genou. C’est quand même un peu plus court que les années précédentes… encore un petit effort… Voici une sélection issue des collections été 2011. Ils se déclinent en version color bloc, une couleur unie vive, loose, baggy ample années 70, preppy années 50, shorty, à carreaux de bûcheron, safari/militaire. La saison est très virile. Ben Shermanagnes b
Le teddy est le blouson de l’été 2010, omniprésent dans les collections de streetwear.
Certaines tendances mode font leur apparition d’abord dans les marques de streetwear avant de gagner les podiums des créateurs. C’est ce qui s’est passé avec le teddy. Ce blouson dont les manches sont souvent d’une autre couleur que le corps. Offert aux Etats-Unis comme récompense aux étudiants, il portait une lettre représentant l’université.
Son concept vient d’une longue tradition. En 1895, l’équipe de Baseball de Harvard est la première à avoir l’idée de coudre un H sur ses chemises. Ensuite des lettres remises comme récompense ont trouvé place sur des sweaters des années 1890 aux années 30. Puis le blouson en laine bouillie et cuir est apparu. D’où les autres appellations du Teddy : Letterman Jacket ou Varsity Jacket, varsity étant la contraction du mot « University ». Sa diffusion à grande échelle date des années 50.
Très présent l’hiver dernier chez des marques comme American Apparel, Urban classic, BKW, Franklin Marschall, Carhartt, Stéréo Panda, Red Skins, Ben Sherman, Schott,… il a fait son apparition dans les collections été 2010 de quelques maisons de luxe comme Louis Vuitton, Bottega Venetta, Paul Smith, Gaultier2. Il sera omniprésent l’hiver prochain. On le retrouve dans toutes sortes de matières : laine bouillie, cuir, molleton de coton, nylon, soie, toile de coton.
Le Teddy est à la fois emblématique des années 50 et des années 80
Si la mode est un éternel recommencement, c’est surtout une éponge qui absorbe tout. L’économie, l’évolution des mœurs, la sociologie, la météo… tout ce qui se passe influence la mode. Nous vivons une époque difficile, incertaine qui a les yeux rivés dans le rétroviseur. Les années 50 rassurent, les années 80 fascinent. Le teddy est justement un vêtement qui évoque ces deux périodes.
Les années 50. Age d’or de l’Amérique. Une époque fantasmée que l’on l’imagine volontiers comme une période où tout allait bien, insouciante. C’est le début des 30 glorieuses, des décennies sans chômage. Il permettait d’afficher sa réussite et son appartenance à l’équipe de sport d’une université. Au départ, il s’agit d’un vêtement identitaire. C’est l’uniforme des garçons sportifs de bonne de famille. Beaucoup d’autres vêtements, coupes et motifs des années 50 sont à la mode, proprets, frais, rassurants, ils sont sans risque. Personne ne prend de risque en ce moment dans la mode.
C’est aussi une pièce qui symbolise les années 80. On se souvient de Happy days ou du flic de Beverly Hills, de Tom Cruise dans ses premiers films. Son retour a aussi probablement bénéficié d’un effet Mickael Jackson. Il portait un modèle rouge et blanc au début du clip Thriller. Du vestiaire preppy, il est peu à peu passé dans celui du hip hop. Adopté par beaucoup de chanteurs et rappeurs noirs, avec un coté bad boy.
La marque écossaise propose une collection d’inspiration vintage dans un esprit preppy. Preppy est la contraction de preparatory, école préparatoire. Le style preppy était la tenue des enfants de bonne famille fréquentant les grandes écoles anglo-américaines. Des polos, blousons légers, cardigans, vestes de costumes. Quelques exemples avec ces vêtements portés par le mannequin londonnien Jeremy Young.
Ce magazine publie des enquêtes sur les tendances mode donnant des explications sur ce qu'elles disent de notre époque. Des interviews de personnalités : acteurs, chanteurs et sportifs, des articles sur la protection de l'environnement, le matériel de sport, les nouvelles technologies, les montres, la gastronomie. Des tests de jeux vidéo. Des conseils pratiques. N° CPPAP : 0125 W 93848.