Le retour du blouson teddy

Le teddy est le blouson de l’été 2010, omniprésent dans les collections de streetwear.

Certaines tendances mode font leur apparition d’abord dans les marques de streetwear avant de gagner les podiums des créateurs. C’est ce qui s’est passé avec le teddy. Ce blouson dont les manches sont souvent d’une autre couleur que le corps. Offert aux Etats-Unis comme récompense aux étudiants, il portait une lettre représentant l’université.

Son concept vient d’une longue tradition. En 1895, l’équipe de Baseball de Harvard est la première à avoir l’idée de coudre un H sur ses chemises. Ensuite des lettres remises comme récompense ont trouvé place sur des sweaters des années 1890 aux années 30. Puis le blouson en laine bouillie et cuir est apparu. D’où les autres appellations du Teddy : Letterman Jacket ou Varsity Jacket, varsity étant la contraction du mot « University ». Sa diffusion à grande échelle date des années 50.

Très présent l’hiver dernier chez des marques comme American Apparel, Urban classic, BKW, Franklin Marschall, Carhartt, Stéréo Panda, Red Skins, Ben Sherman, Schott,… il a fait son apparition dans les collections été 2010 de quelques maisons de luxe comme Louis Vuitton, Bottega Venetta, Paul Smith, Gaultier2. Il sera omniprésent l’hiver prochain. On le retrouve dans toutes sortes de matières : laine bouillie, cuir, molleton de coton, nylon, soie, toile de coton.

Le Teddy est à la fois emblématique des années 50 et des années 80

Si la mode est un éternel recommencement, c’est surtout une éponge qui absorbe tout. L’économie, l’évolution des mœurs, la sociologie, la météo… tout ce qui se passe influence la mode. Nous vivons une époque difficile, incertaine qui a les yeux rivés dans le rétroviseur. Les années 50 rassurent, les années 80 fascinent. Le teddy est justement un vêtement qui évoque ces deux périodes.

Les années 50. Age d’or de l’Amérique. Une époque fantasmée que l’on l’imagine volontiers comme une période où tout allait bien, insouciante. C’est le début des 30 glorieuses, des décennies sans chômage. Il permettait d’afficher sa réussite et son appartenance à l’équipe de sport d’une université. Au départ, il s’agit d’un vêtement identitaire. C’est l’uniforme des garçons sportifs de bonne de famille. Beaucoup d’autres vêtements, coupes et motifs des années 50 sont à la mode, proprets, frais, rassurants, ils sont sans risque. Personne ne prend de risque en ce moment dans la mode.

C’est aussi une pièce qui symbolise les années 80. On se souvient de Happy days ou du flic de Beverly Hills, de Tom Cruise dans ses premiers films. Son retour a aussi probablement bénéficié d’un effet Mickael Jackson. Il portait un modèle rouge et blanc au début du clip Thriller. Du vestiaire preppy, il est peu à peu passé dans celui du hip hop. Adopté par beaucoup de chanteurs et rappeurs noirs, avec un coté bad boy.