Le coréen Juun J est l’un des créateurs les plus en vue. L’un des plus brillants. C’est un virtuose du tayloring. Ces coupes sont précises, parfaites.
Pour cette collection homme, il se renouvelle pour coller au plus près de l’une des tendances de l’hiver 2013 qui pousse le curseur le plus loin possible dans le maximal et le minimal.
Des blousons aux épaules les plus larges possible avec un minimum de superflu, un minimum de couleur, aucun imprimé,… sauf dans les derniers passages avec justement des imprimés seapunk maxi, énormes, voyants sur des sweaters et blousons. Opposition encore entre une veste ou un manteau minimaliste, droits et près du corps portés avec des pantalons larges, fluides, flottants. Cette silhouette est parfaite.
Juun J s’inscrit dans le retour de l’ultra urbain annoncé pour l’hiver prochain. Chaque passage est une variation subtile sur ce thème. Entre sartorialiste exigent et rebel prolétaire avec des références au workwear, à l’époque punk des années 80 : bombers, parkas neo army, blousons zippés, combinaisons. Il revisite aussi le perfecto et le teddy. Certains sont sublimes avec le corps de cuir et manches de satin. Les cols sont gigantesques ou absents.
Certains bombers ou vestes en jean sont portés sur des manteaux. Puis il parvient à réaliser l’impensable : des mashup entre trench et bomber, entre teddy et veste, entre teddy et parka… Spectaculaire !
Ces vêtements que tout oppose sont fondus en une seule pièce.
Ce qui me frappe le plus en regardant la collection homme hiver 2013 de Dries Van Noten dans son ensemble c’est sa cohérence. Dans presque tous les passages, il utilise des tissus qui semblent venir d’un tapissier. Que ce soit pour des pantalons, des chemises, des manteaux, des vestes, on retrouve des imprimés ou des jacquards très forts. Certains avec des motifs cachemires, d’autres qui se rapprochent du mouvement seapunk avec quelque chose d’abstrait, bleu, indigo, qui évoque très vaguement des fonds marins.
Quelques total looks, mais en général, ces vêtements sont associés avec d’autres habits unis : des pantalons en cuir cloutés, des vestes, un long manteau noir en drap de laine, des blousons matelassés, parfois sans col. Beaucoup de peignoirs ultrachics, vieux dandy. Certains passages me rappellent une tendance de l’hiver 2009 dans la mode pour femme. Avec cet étrange stylisme : Des vêtements qui semblent avoir été enfilés à la va vite au hasard. Comme ces stars d’Hollywood photographiées par des paparazzi sortant leur poubelle en pyjama ou peignoir et veste de costume ou manteau.
Seapunk, ce mouvement culturel qui combine un genre de musique électro, la mode et le design, est né d’un tweet du DJ Lil Internet : « j’ai rêvé d’un blouson de cuir dont les clous ont été remplacés par des crustacés #Seapunk. »
Concernant la mode, ses codes font références à l’univers aquatique de façon psychédélique avec des imprimés de fond marin, des motifs pixélisés, des effets optiques, des dauphins, coquillages, vagues, divinités,… Des cheveux colorés en rose comme Rihanna ou G Dragon, ou bien en bleu, comme Sophie Tith…
Voici quelques exemples de la déclinaison de cette tendance dans les collections pour homme.
G Dragon
Agnès B
Agnès B
Qasimi
Bernhard Wilhelm
Puma
Tillmann Lauterbach
Qasimi
Kolor : Beaucoup de vêtements faits de l’assemblage de plusieurs tissus ou de différentes mailles. Des tons neutres, gris, noirs ou marrons pour les pantalons, vestes et manteaux. Avec en touches des couleurs ultra vives voire fluo pour des pulls, écharpes, doudounes. Des manteaux à fermeture croisée, un duffle coat. Les pantalons sont souvent amples et souples.
J’avoue, je n’aime pas certains aspects du milieu de la mode. Notamment devoir en certaines occasions, côtoyer quelques gens superficiels et prétentieux. Alors que la mode m’intéresse comme sujet d’étude.
La fabrication des vêtements est la 2ème plus grosse industrie au monde (j’ai lu ce truc quelque part, je ne sais pas si c’est vrai). Presque tout le monde porte des vêtements. Mais surtout, la mode est une éponge qui absorbe tout. Ce qui est intéressant, c’est d’essayer de comprendre d’où viennent les tendances. Elle est énormément influencée par la situation économique. Par exemple, comme il faut pas prendre de risque, une crise fait ressortir les grands classiques : comme le caban, le Teddy, les motifs liberty, les motifs à poids il y a 2 ou 3 ans. Elle est influencée par l’évolution des mœurs. Les shorts très courts des années 70 se sont allongés d’années en années pendant les années 90. L’évolution d’engouements collectifs par exemple pour certaines couleurs. D’une saison ou d’une année à l’autre, on passe toujours d’un extrême à l’autre, du jaune safran à l’indigo, etc. L’histoire, l’art, les films, les chanteurs, les héros collectifs l’influencent. Mais pour accéder à ce sujet, par exemple pendant la fashion week, il faut se farcir toute une faune ridicule. Les vêtements ont 3 fonctions : se protéger des intempéries, mettre son apparence en valeur et dire qui l’on est, la mode est un langage, (un cadre, un rockeur, un fan de hip hop,… ou quelqu’un qui se fout de la mode). Beaucoup de fashionista et fashionisto n’ont pas compris le 2ème point et font tout pour se faire remarquer quitte à se déguiser de la façon la plus ridicule. Certains manquent vraiment de dicernement. Dans cette vidéo Anne Depetrini et sa copine Clarisse Le Frian tournent en dérision, ces petites créatures hautaines, avec une certaine cruauté. Certains commentaires sont « limite » et je ne les cautionne pas du tout. Notamment je n’ai rien contre l’androgynie. Par ailleurs, je ne trouve rien de féminin dans le fait de porter une jupe. Quelque part, elles rejoignent les rangs de ces haters superficiels.
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Parmi les photos que j’ai prises, j’ai choisi d’en publier 6, dont 4 de Botond Cseke de l’agence Bananas Models.
Sacha Walckoff, créateur de la collection Christian Lacroix homme, définit son défilé comme « une idée d’uniforme mais sans uniformité, de rigueur mais non dénuée de fantaisie ».
Le travail est l’une des principales inspirations avec des combinaisons parfois comme tachées de peinture ou bleu mécano, des tenues de cadre, d’ouvriers du bâtiment ou de travaux public, d’artiste, architecte. Des manches de chemises caoutchoutées. Quand ce n’est pas le travail, les vêtements sont très urbains avec des bombers zippés, des sweaters.
Mais dans le détail, la collection se montre très luxueuse avec par exemples, un over-shirt de soie, un coupe vent d’astrakan, un paletot en vison éjarré encre, un veston ou un manteau en kabig de laine et cachemire.
Autre article sur Christian Lacroix
Walter Van Beirendonck est l’un de mes créateurs préférés. Il m’a fallu du temps pour apprécier sa collection hiver 2013 « Shut your eyes to see ». Notamment à cause de ces décorations d’oreilles et ces lèvres portatives que je n’ai pas comprises. Globalement, les vêtements sont très festifs avec des vestes, chemises et pantalons brillants, des fils de pompons de pompom girls. Ridicool avec des pulls aux jacquards patchwork qui semblent avoir été tricotés par une vieille tante. J’adore les pantalons fluides et amples. La coupe des vestes est parfaite.
Voir la fantastique collection été 2013 de Walter Van Beirendonck
Ce magazine publie des enquêtes sur les tendances mode donnant des explications sur ce qu'elles disent de notre époque. Des interviews de personnalités : acteurs, chanteurs et sportifs, des articles sur la protection de l'environnement, le matériel de sport, les nouvelles technologies, les montres, la gastronomie. Des tests de jeux vidéo. Des conseils pratiques. N° CPPAP : 0125 W 93848.
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