Cols de chemise pelle à tarte, pantalons flared patte d’eph, vestes et pantalons de velours, blousons en daim, pulls aux jacquards vieillots, chemises aux motifs graphiques répétitifs, pulls à col roulé, manteaux de fourrure, allure androgyne : La mode homme de l’hiver puise dans les années 70. C’est souvent une réinterprétation de la mode de ces années par petites touches, avec des références parfois subtiles. Et cette tendance se voit moins dans la rue que dans les défilés, surtout ceux de Milan. Pour porter ce genre de vêtements et éviter d’avoir déguisé, je conseille de se limiter à une seule pièce.
Le col roulé revient très fort cet hiver, sous toutes ses formes : pull, sous-pull, cardigan. Au départ, quand il est apparu pour la première fois en 1890, c’était un vêtement de sports d’hiver et de sports de plein air, comme le golf et le hockey. Il a aussi été adopté par les marins. C’était le pull fétiche du Commandant Cousteau par exemple.
Depuis 2011, il fait un grand retour dans la mode, notamment chez Hermès, Jil Sander et Lanvin. En 2015, beaucoup de marques en proposent. Il se porte à la place d’une chemise, sous une chemise, sous une veste, sous un manteau.
Azzaro : pull col roulé en mérinos color bloc sous un blouson matelassé.
Hackett : en grosse maille sous une veste en agneau retourné Shearling, l’un des autres grosses tendances de cet hiver.
Montagut, expert des pulls : un pull torsadé gris clair.
river island
River Island : Pull col montant torsadé gris chiné
Vicomte A qui montre ici à quel point un pull col roulé peut être chic puisqu’il est porté avec un smoking en tissu Dormeuil avec un col châle au revers contrasté. Pull col roulé en laine mérinos.
Eden Park : sous un blouson aviateur, avec un chino.
Lanvin : Sous-pull blanc fin porté sous une chemise, elle-même portée sous une veste, portée sous un blouson en cuir et python.
Lanvin : Pull fin à col roulé bordeaux, porté sous un autre pull torsadé ton sur ton
Lanvin : Sous-pull fin couleur chair porté sous un cardigan.
Vous en trouverez aussi par exemple chez Ami et Maison Martin Margiela.
J’ai reçu plusieurs remarques me disant que le col roulé est une mauvaise idée : ça gratte. Ceux qui grattent sont les pulls tricotés avec des fibres de grosses laine. Les fibres fines comme le cachemire ou le mérinos ne grattent pas. Et en plein vent d’hiver, c’est plutôt agréable de sentir son cou emmitouflé dans un doux lainage.
J’ai sélectionné des vêtements dans les collections de l’automne 2015 qui ne se démoderont jamais.
Un vêtement indémodable n’a pas d’inspiration particulière. Il est en général uni, dans des tons neutres : gris clair, gris foncé, beige, ou bleu avec une coupe ne présentant aucune particularité. Vous pourrez encore le porter dans 10 ans. Pour les pantalons, il s’agit de jeans à la coupe droite, n’ayant pas une taille spécialement basse ou haute, ou bien de chinos beiges. De pulls sans jacquards. Dans ma sélection, on voit néanmoins une tendance aux pull gris clairs chinés et torsadés. De blousons qui n’évoquent ni les aviateurs, ni l’armée, ni les marins, ni les sports d’hiver. De chemises sans particularité, avec des cols de taille moyenne. Et évidement de T-shirts unis blancs, noirs, bleus, gris à cols ronds, de polos.
Beaucoup de tenues présentées lors de la fashion week masculine étaient rouges : manteaux, vestes, pantalons, chaussures, blousons, salopettes. Il s’agit de toutes sortes rouges, tous les tons entre l’orange et le pourpre. Hormis pour les pulls et manteaux, c’est un coloris habituellement assez rare dans les collections pour homme. Mieux vaut le porter avec parcimonie, sur une seule pièce. Car le rouge est une couleur très visible et qui n’est pas anodine. Elle est très chargée symboliquement. C’est celle du sang, des alertes maximales, du diable. Elle symbolise aussi la passion, la pulsion sexuelle, le désir amoureux, le besoin de conquête, la colère, le danger, le chaud et le communisme.
La présentation de la collection Lanvin hiver 2015 a commencé par une variation autour du gris. Manteaux, vestes, pantalons, écharpe… d’abord des gris clairs puis anthracite.
Des gris unis ou à carreaux, Prince de Galles, avec parfois des contrastes entre un gris mat pour la veste et un brillant pour le pantalon. Un blouson en fourrure grise est porté sous un long manteau. Des écharpes surdimensionnées touchent le sol. Puis arrivent quelques touches de couleur avec des pulls torsadés bordeaux, veste en cuir caramel, blouson bicolore avec le corps en serpent coloré en rouge et les manches noires, porté sur une veste de costume. Le serpent ou lézard se retrouve sur plusieurs vestes. Un manteau vert kaki surdimensionné. Les matières sont superposées parfois dans un ordre inattendu avec du cuir sous de la maille par exemple. Comme souvent chez Lanvin, la plupart des pantalons ont une taille haute.
Sélection de passages du défilé du 25 janvier 2015
Dans sa collection hiver 2015, Kris Van Assche présente des pulls fins à col haut faits de pièces de mailles de différentes couleurs (vert, mauve et noir) assemblées entre elles. C’est une démonstration de savoir faire tant l’opération semble compliquée à réaliser, mais visuellement, c’est la pièce de la collection que j’aime le moins. En revanche j’aime beaucoup les pulls gris, construits avec le même principe mais avec un col rond et dans des camaïeux blanc, gris clair, gris et gris foncés. Certains tons ont une maille verticale et d’autres horizontale. L’aspect rappelle les tenues camouflages des militaires. C’est probablement l’idée de départ : réinterpréter ce motif omniprésent dans la mode depuis plusieurs années. La même proposition est faite dans des tons bleus. D’ailleurs Kris Van Assche explique : « Pour cette saison, j’avais en tête l’image d’un soldat urbain. C’est fondamentalement une collection urbaine car j’aime les costumes, les vêtements de travail et les personnes actives ». Habituellement, il détourne les vêtements de sport. Cette fois, l’esprit est plus militaire. Il ajoute : « Je pourrais imaginer un homme à vélo à New York risquant sa vie. Une sorte de city warrior ». Les pantalons avec leur coupe très droite font très habillés. Et les costumes ont une coupe rectangulaire. Certains avec fermeture simple à 2 boutons. D’autres une fermeture croisée avec la même idée d’empiècement que sur les pulls, mais réalisée de manière plus discrète. Pour se protéger du froid, des parkas entre l’anorak d’explorateur et le bombers dans un vert satiné avec une capuche et de la fourrure. Des manteaux gris à fermeture croisée et rouge à fermeture simple. Voici quelques passages :
“For this season I had in mind the image of an urban soldier,” explains Kris Van Assche. “It is fundamentally an urban collection because I like suits, active wear and active characters. This time, I wanted the sporting element that I frequently return to, to be almost military in feel. I could imagine a guy on a bike in New York risking life and limb – a sort of city warrior.
I wanted a look that felt streamlined rather than relaxed: energetic, fast, precise. In many
ways it is an idea of sportswear meeting the New Wave; technical clothes with an
aggressive, post – punk tailored attitude.”
Fit grey suit transforms into a hybrid, streamlined cycling outfit, layered over
the bicycle jersey, gathered at the ankles or calves. Mixed with the military motif of
camouflage, blown up, appliqued and made to stand out in the cityscape rather than blend
in, the emphasis is on dynamism and protection.
Military motifs are contrasted against symbols of the city; uniform ruching is transposed to
tailoring, frequently gathering backs of sleeves and trousers; technical nylon parkas,
trimmed in frost fox fur, are layered over hyper – real chalk stripe, pinstripe wools; intricate, contrasting stitch knits become a new kind of textured camouflage; military Melton wools form a new take on the great coat with technical zips and Velcro fastenings.
Youthful codes of rebellion are replaced by an adult understanding of them, for one, the
clichéd New Wave colours of black and red are a vivid reminder of the past made present.
Pour bien se protéger du froid, notamment lors d’activités sportives en plein l’hiver, il faut se couvrir la tête et porter 3 couches de vêtements : un T-shirt – couche respirante qui évacue la transpiration tout en gardant la chaleur -, un pull – couche thermique qui isole du froid et un blouson – couche de protection contre les intempéries.
Le pied-de-poule, ce motif ancien d’origine écossaise, très à la mode des années 30 à 60 pourrait faire vieillot et trop sérieux, mais les créateurs de mode se sont attachés à lui donner un coup de jeune.
Par Sébastien Trébosc
En apparaissant dans un costume pied-de-poule dans l’édition du 15 Janvier 1934 du magazine Vogue, Edward VIII, le Prince de Galles, a popularisé ce motif. Son succès dans les classes sociales les plus élevées a été immédiat et il est devenu un signe d’élégance et de richesse. Dans les années 40, apparaît le pied-de-coq, motif identique mais plus grand. Coco Chanel ou Audrey Hepburn garantissent son succès en le portant. Dans les années 60, il est même utilisé pour recouvrir les sièges de voitures.
Lors de la fashion week de présentation des collections homme hiver 2014, plusieurs maisons ont utilisé ce motif en le retravaillant. Hedi Slimane pour Saint Laurent par exemple, le décline sur plusieurs manteaux dont un caban à double boutonnage en laine gris, noir et marron et un manteau en laine mélangée blanc et noir. Kris Van Assche le réinvente en le déconstruisant et en le colorant : il l’ajoute sous forme d’écussons de plusieurs tailles cousus sur différents vêtements : manteau, pull, vestes, sweaters… Agnès b. présente un manteau en laine mélangé marron et noir boutonné sous col montant et un blouson à capuche en laine et coton mélangés à fermeture zippée. Plusieurs marques grand public ont elles aussi décidé de remettre ce motif au goût du jour comme The Kooples, qui propose un pantalon de costume en flanelle pour un look très « Mad Men » et un pull col châle, en maille épaisse avec des détails de cuir aux coudes pour un look un peu plus rock. Boss Orange fait une proposition plus décontractée avec un motif imprimé et modernisé sur un t-shirt en jersey de coton doux. Enfin, American apparel propose un blouson aviateur en coton mélangé, col côtelé et fermeture à boutons.
Ce magazine publie des enquêtes sur les tendances mode donnant des explications sur ce qu'elles disent de notre époque. Des interviews de personnalités : acteurs, chanteurs et sportifs, des articles sur la protection de l'environnement, le matériel de sport, les nouvelles technologies, les montres, la gastronomie. Des tests de jeux vidéo. Des conseils pratiques. N° CPPAP : 0125 W 93848.