Cet article date de 2017, pour voir les blousons et doudounes homme hiver 2019 – 2020, cliquez ici.
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Je commence par le mannequin Dove Dainauskas, que j’avais déjà photographié en juin (voir la photo ici). Tout en sobriété avec une doudoune grise et un jean.
Le mannequin Rasmus Holm en blouson bleu imperméable
Victor et ses cheveux roses. J’ai l’impression que la mode des cheveux colorés en bleu, rose, vert, rouge, etc, revient comme en 1994. Il porte des vêtements destructurés, un bombers aux manches zippées sur leur longueur, sur un tee shirt très long qui dépasse largement le bas du blouson, un jean reconstruit avec en bas une partie boutonnée ajoutée comme des guêtres.
A gauche un blouson en mouton retourné, ou sherling, noir, porté sur une chemise noire avec des roses rouges brodées et un pantalon treillis noir. A droite, il porte un trench bleu sur un pull col roulé et un chino avec des gants rouges.
Là je crois que c’est un journaliste russe. Il porte un manteau fait de morceaux de tissus dans un camaieu de gris et noir comme un patchwork avec un pantalon à pinces et un pull col roulé. Et un bonnet noir.
Là ce sont 2 journalistes de Turquie avec un stylisme « épaule gauche découverte » que l’on voit beaucoup en ce moment dans les défilés. Tout est très étudié. Elle porte une robe camouflage où les motifs sont des contours que l’on dessine sur le sol autour des corps de personnes assassinées. Le haut de la robe et les manches sont en résille. La robe est coupée en 2 à l’horizontale avec une bande de rappel de la résille. Lui a un pantalon kaki et des chaussettes blanches remontées sur le pantalon.
Lui est photographe je crois, il porte un blouson de type aviateur en cuir noir avec une grosse écharpe grise, un bonnet rouge et un masque qui lui couvre le nez et la bouche comme ceux que portent les chirurgiens.
Deux autres looks très travaillés avec notamment cette veste tombant des épaules qui tient grace à deux ceintures croisées. Les ceintures, le bondage, sont l’une des grandes tendances mode de 2017, j’y reviendrai bientôt. Un jeans déchiré rapiécé comme à l’époque grunge.
Ce sont des interprétations plus ou moins littérales de motifs traditionnels des cultures pré-colombiennes. Ceux-ci sont des combinaisons complexes et répétitives de losanges ou carrés et triangles. Cette tendance mode s’inscrit dans une tendance plus large au style des années 70, hippies.
Le port de la salopette est réservée aux jeunes. Au-delà de 30 ans, ça fait vieux pépère. Le plus souvent elles sont bleu jean, mais on trouve aussi des modèles rouge brique, jaune moutarde, motif camouflage kaki, noir. Certaines sont venudues usées, déchirées, rapiécées.
Cet hiver, les marques déclinent le bomber de toutes sortes de manières : en nylon mat ou satiné, sous forme matelassée, avec un nylon imprimé au lieu d’être uni, avec ajout d’un col en fourrure, en replaçant le nylon par une autre matière comme le pilou ou le molleton de coton, avec des manches contrastées ou en maille, en lui ajoutant un motif brodé comme les sukajans.
Uniformes retravaillés, imprimés camouflage,… parfois il s’agit juste d’une petite évocation, un « clin d’oeil »… Tous les ans, les tenues militaires inspirent la mode homme. Cette année, c’est encore plus vrai. Cette tendance s’explique par le fait que nous croisons sans cesse des patrouilles de soldats en treillis camouflage dans la rue. Des hommes beaux, jeunes et sportifs, au service de notre sécurité qui luttent contre le risque d’attentats terroristes.
Photo : Vogue. Alexander McQueen, Balmain, Burberry se tournent plutôt du coté des uniformes de prestige.
Pulls col roulé, chemises à manches évasées, imprimés floraux, motifs hippies, amérindiens, velours lisse, look androgyne.
Roberto Cavalli
Grunge, avec des déchirures, jeans très usés, survêtements, pantalons baggy.
Ce sont les motifs emblématiques de la maison Ralph Lauren, chez qui ils sont dénommés « Sud-Ouest américain » ou bien « motifs de couvertures vintages », ce que je trouve assez étrange étant donné l’évidente inspiration. Ce sont les dessins des tenues traditionnelles des natives americans. « Chez Ralph Lauren, on est davantage dans le folk et le gentleman-farmer que dans l’ethnicisme 1er degré. Mais cette inspiration folk-vintage qui mixte wasp-indien-mexique, c’est typiquement américain. Un artisanat très populaire s’est développé autour de ces motifs aux Etats-Unis« , m’a éclairé Thomas Zylberman, Styliste chez Carlin groupe.
Chez Asos, tous les motifs amérindiens, y compris ceux qui sont de toute évidence Navajo, sont regroupés sous la dénomination « Aztèque ».
Je ne suis pas un spécialiste des cultures précolombiennes, mais si je me fie aux résultats de google image :
Navajo c’est ça :
Apache :
Aztèque :
Cherokee :
Chez Le temps des cerises, on s’est attaché au contraire à nommer les motifs de façon précise.
C’est aussi le motif vedette chez Bonobo cette année chez qui tout est « Navajo » :
Quelques pièces aussi Kaporal qui propose des dessins Navajo, et Esprit qui s’inspire des Aztèques.
D’autres marques ont des interprétations moins littérales, voici des exemples chez The Kooples et MCS. « Je parlerais plutôt d’une inspiration éthno-folk sans références précises sur laquelle on peut projeter un imaginaire venu d’ailleurs« , explique Thomas Zylberman.
Cette tendance est récurrente dans la mode femme, on la retrouve tous les ans. C’est moins vrai chez l’homme. D’où vient-t-elle ?
Une marque qui souhaite proposer des pulls jacquard n’a pas un choix illimité de motifs traditionnels. Ces inspirations amérindiennes sont une alternative aux dessins scandinaves, autrichiens-tyroliens et Fair Isle que l’on a beaucoup vus ces dernières années. Mais ce n’est pas qu’un choix par défaut, je pense qu’elle est liée à l’influence des années 70 hippies.
Dans les rues de Paris, depuis quelques mois, j’ai remarqué que de plus en plus de jeunes portent une salopette, en jean, souvent avec une bretelle défaite ou les 2, avec un T-shirt en dessous. Voilà un vêtement bien discriminant, que seuls les jeunes peuvent porter sans passer pour un papy de la campagne. Au départ c’est un vêtement de travail, créé en 1844 par un certain Louis Lafont à Lyon. Il évoque les charpentiers, ébénistes, agriculteurs. Coluche l’a rendue populaire faisant de ce vêtement son costume de scène en 1974. Elle entre dans le champ de la mode l’année suivante, en 1975, en apparaissant dans la collection d’agnès b. Coupée dans une toile robuste en denim, elle se caractérise par un pantalon taille haute, qui se prolonge par une une sorte de tablier ventral tenu par des bretelles, avec une large poche qui au départ servait à ranger un mètre pliant.
On en trouve de différentes couleurs cet hiver : le plus souvent bleu jean, mais aussi rouge brique, jaune moutarde, motif camouflage kaki, noir. Certains modèles inspirés de la tendance grunge de la fin des années 80 sont usés, déchirés, rapiécés.
Parmi tous les défilés de mode auxquels j’ai assisté lors de la fashion week de présentation des collections homme de l’automne hiver 2016, voici mes passages préférés, avec mes photos personnelles.
Lanvin : Lucas Ossendrijver a présenté des pulls fins sans manche et des vêtements ouverts laissant apparaître les torses nus : gilet déboutonné, veste en jeans dézipée, chemise ouverte…
Balmain : Olivier Rousteing a présenté un déploiement de richesse, de magnificence avec des broderies brillant de mille feux. Des vestes de style officier, des cuirs matelassés.
Dior Homme : Kris Van Assche a présenté des vêtements avec des volumes en contraste, notamment des pantalons amples portés avec des vestes ajustées. Ce pull à col roulé et jacquard scandinave.
Thom Browne : Des matières luxueuses dans toute leur splendeur, certaines associées traditionnellement à la Haute Couture : des manteaux de fourrure de castor ou d’astrakan, un tailleur en lainage bouclette.
Paul Smith revient sur les codes de sa marque, avec le tailoring britannique qu’on lui connaît, des rayures et des imprimés.
Walter Van Beirendonck : une collection inspirée du monde animal sauvage.
Wooyoungmi : Ce manteau qui doit être en drap de cachemire
Mihara Yasuhiro : La collection comprend des pièces comme celles-ci qui semblent usées, brulées, portées par quelqu’un vivant à la rue, raccommodées.
Blouson de cuir sans col, très ajusté
Agnès b qui concentre dans ce look l’élégance d’un homme parisien avec un manteau à fermeture croisée, une casquette de laine, une écharpe à carreaux, des gants de cuir.
Ce magazine publie des enquêtes sur les tendances mode donnant des explications sur ce qu'elles disent de notre époque. Des interviews de personnalités : acteurs, chanteurs et sportifs, des articles sur la protection de l'environnement, le matériel de sport, les nouvelles technologies, les montres, la gastronomie. Des tests de jeux vidéo. Des conseils pratiques. N° CPPAP : 0125 W 93848.
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