Chez Lanvin, l’allure de l’été 2012 contraste avec la rondeur de la silhouette des saisons précédentes. Lucas Ossendrijver, designer des collections masculines, et Alber Elbaz, directeur artistique de Lanvin, ayant cherché, à travers cette collection, à muscler le style de l’homme avec des emprunts aux uniformes et aux vêtements de sport, ainsi qu’aux savoir-faire tailleur.
Beaucoup de blanc écru dans la collection été 2012 de Kris Van Assche pour Dior Homme.
Des vestes à col relevé boutonnées haut : juste un bouton amovible emprunté aux uniformes se fermant sous la gorge.
L’une des grandes tendances de la mode homme de l’été 2012 consiste à découvrir ses bras avec des hauts sans manches et ses jambes, avec un mini short. J’y reviendrai dans un prochain article.
L’une des tendances mode de l’été 2012 consiste à revisiter les tenues de travail, les habits d’ouvrier des artistes peintres et des miniers du Nord de la France avec des chemises à carreaux, vestes bleu de travail et denim vieillis. Kris Van Assche revisite lui aussi le monde du travail et des ateliers avec sa collection hiver, jusqu’aux costumes des cadres et dirigeants. Il présente des salopettes, des pulls camionneurs revisités, des vestes ressemblant à des blouses de travail. D’autres reprennent des finitions de kimonos ou encore des matelassages comme les vestes de chasseurs et pécheurs d’eau douce. De beaux manteaux de laine épaisse. Certains mannequins portent des lunettes de protections. Par manque de recul, je n’ai pas pu photographier les pantalons : ils sont larges et courts, comme ceux de Charlot. C’est le retour aux temps modernes.
Le britannique Bill Gaytten a remplacé John Galliano. Couleurs, matières et silhouette, sa collection homme hiver 2012 s’inspire des infâmes personnages de la période de prohibittion aux Etats-Unis d’Amérique. Des gangsters, mais aussi des forces de l’ordre et des stars du sport comme J.C Leyendecker ou Norman Rockwell. Le manteau est la pièce maîtresse de cette collection. Logique quand on est en hiver. Bill Gayten a choisi de le présenter toujours ceinturé, ce qui sublime la silhouette masculine. Pour le premier passage, porté par Francisco Lachowski, il apparaît en vinyle avec un look inspiré d’Al Capone. D’autres déclinaisons en drap de laine, unis ou à carreaux, en fourure, en cuir. Autre pièces fortes : La canadienne et la veste 4 poches plaquées. Beaucoup de double boutonnage croisé comme le sont les vêtements militaires, trench ou caban. Beaucoup de pantalons baggy en tweed. Après les premiers passages luxueux, c’est au tour des hommes de main, nerveux, vêtus de trenchs, prêts à sortir la mitraille. Ensuite viennent des tenues inspirées de l’esprit macho de DiMaggio, Brad Robinson et des grands sportifs des années 30. Cuirs dorés, jeyseys de baseball imprimés, cuirs d’aviateurs portés avec des pantalons de foot et des bottes de malabars. Les tons deviennent kaki terreux et sable délavé. Sous des vêtements qui m’évoquent des tenues d’aviateurs se cache des chemises dorées qui font glisser la collection vers une inspiration plus festive. Car vient la nuit et les bons garçons se transforment en bad boys machos de la scène nocturne.
Mode homme hiver 2012 John Galliano
Toutes les photos ont été prises avec un Canon EOD 600D. Copie interdite. A suivre très vite les photos back stage.
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Le créateur belge Dries Van Noten a présenté une collection homme intitulée « Lord Arthur Savile’s crime » (titre d’une nouvelle d’Oscar Wilde) avec des graphismes très forts sur des manteaux, chemises et pantalons, rappelant le mouvement psychédélique. Des lettres caligraphiées reprises sur plusieurs pièces du défilé. Quelques superbes manteaux d’inspiration caban, à fermeture croisée et double boutonnage. De drôles de tricots babacool. Des gros pulls douillets. Des tenues plus classiques avec des vestes en velours. Des chemises blanches assez originales avec une fermeture qui rappelle les blouses des chefs cuisiniers. Le créateur explique sa démarche comme une sorte de rencontre entre l’élégance victorienne d’Oscar Wilde et la folie des années 60 de Frank Zappa.
Photos : le blog mode de l’homme urbain prises avec un Canon EOS 600D. Copie interdite.
Lanvin reste au top de la mode homme. Parfois lorsqu’une marque est très créative, cela donne des vêtements très intéressants en théorie, mais importables. Lucas Ossendrijver, créateur des collections homme, sous la direction d’Alber Elbaz, parvient à proposer une collection extrêmement créative – renouvelant profondément la silhouette Lanvin, avec des vêtements jamais vu ailleurs et une multitude de détails – qui sait rester chic et luxueuse. Des vêtements plus que portables : ils font vraiment envie. A la fois dans un cadre professionnel sérieux, et pour sortir. La silhouette est parfois mastoque (comme je l’ai montré dans un article précédent : lire l’article) avec des épaules rondes surdimensionnées. Beaucoup de mélanges de matières comme la laine et le cuir, c’est une tendance lourde de la mode depuis quelques années. L’idée est poussée un peu loin avec parmi les pièces inattendues ce manteau auquel a été greffé une doudoune. Des costumes, manteaux et pantalons en lainages colorés. Ces costumes s’adressent à la génération native digital : à la laine s’ajoute des inserts de néoprène et de silicone. Ils s’accompagnent de fins attaché-cases rectangles pour ranger un ordinateur ou une tablette. De la douceur avec des lainages de l’Himalaya. Des pantalons à la taille souvent très haute, qui rappellent les années 70. Parfois trop haute. C’est le seul bémol que je mettrais à cette collection. J’ai toujours préféré, pour les hommes, les pantalons à taille basse. Beaucoup de sneakers ultra chic, plutôt que des mocassins. Car il faut aller vite, marcher vite. C’est la crise. Mais aussi de sublimes bottines inspirées des bottes de motard (exemple ici). Les détails des autres accessoires valent le détour avec par exemple des gants faits de pièces de cuir de différentes couleurs.
Photos : le blog de l’homme urbain. Copie interdite. Toutes les photos ont été prise avec un canon EOS 600D.
Mode homme défilé Lanvin hiver 2012.
Cape ou pas cape ?
Luxueuses chez Mugler avec un modèle en jacquard de soie, dissymétrique avec une moitié cape, une moitié veste chez Mugler encore. Façon poncho ou rappelant la cape d’un vampire chez Agnès b . Portée comme un gros plaid de laine chez Damir Doma. Taillée comme un manteau chez Dior Homme. Sophistiquée dans sa coupe et sa modularité avec des manches de fourrures amovibles chez Walter Van Beirendonck… Les défilés des collections homme hiver 2012 ont dévoilé des capes pour homme sous toutes sortes de formes.
Les couleurs vert kaki militaire et les motifs camouflages sont l’une des grandes tendances ressortant de la fashion week homme parisienne qui vient de s’achever. Ce n’est pas une surprise, dans de nombreux articles je vous ai déjà parlé du look militaire qui revient dans nombre de collections mode homme depuis quelques saisons.
Le défilé Dior Homme a débuté par une suite de vêtements tous vert kaki et s’inspirant largement des vêtements de soldats. Même chose, et sans aucun détour chez John Galliano avec des looks rappelant les armées et aviateurs du début du 20ème siècle si ce n’est des détails comme cette chemise dorée portée sous un manteau ceinturé, qui en change totalement la lecture. Chez Gaultier Monsieur, des motifs camouflage sur des pulls de maille et sur de la fourrure. On est donc très loin du motif premier degré. C’est encore plus vrai avec Miharayasuhiro qui a « caché » des fleurs au milieu des tâches. Ou encore chez Paul Smith où elles tendent vers le gribouillis.
Je verrais au moins 3 explications à cette couleur et ce motif : Premièrement, ils s’inscrivent dans une tendance lourde à la virilité. Ensuite, les temps sont durs pour tout le monde. En portant des vêtements militaires on se sent protégé. Enfin, et c’est flagrant avec Miharayasuhiro, ces motifs et couleurs de guerre ne répondent pas à des envies guerrières. Mais au contraire à un état d’esprit plutôt peace and love.
Photos : blog mode de l’homme urbain, sauf Barbabé Hardy : Stéphane Gallois
Sous la belle lumière naturelle de la verrière du Parc André Citroën, le défilé a débuté par un message d’accueil du DJ Giorgio Moroder qui a mixé un set pour l’occasion. Kangourou, accessoires en argent, crépon de soie, lézard, vison, crocodile, chameau, astrakan, c’était un défilé de matières luxueuses. La collection homme hiver 2012 de Kim Jones, directeur du style et du studio Louis Vuitton Homme sous la direction artistique de Marc Jacobs est un dialogue entre Paris et Tokyo, leurs mythologies et leur langage mode.
La première partie du défilé est une réinvention du Paris de la fin des années 70. Des vêtements pour homme classiques influencés par le Japon comme ce manteau double face camel avec un col en kangourou porté avec une chemise kimono en crépon de soie ou ce par-dessus en vigogne croisé avec une chemise Kimono.
Dans la deuxième partie, la silhouette évolue pour se rapprocher du style plus volumineux des années 80 avec une influence militaire. Des vêtements techniques mêlés à la tradition tailleur. Des vestes techniques et bombers en nylon noir brillant.
La troisième partie, sous la chanson « I feel love », présente les vêtements de nuit avec des tenues de soirée où l’ouest rencontre l’est. L’utilisation de jinbei / kimono est encore plus prononcée. Des tissus de kimono traditionnel sont utilisés pour des costumes de style occidental. On atteint là le sommet du luxe avec des tissus de soie fabriqués à la main.
Nicola Formichetti, directeur de la création et Romain Kremer, responsable de création homme renouvellent la ligne Mugler homme tout en gardant l’ADN de la marque avec cette silhouette si reconnaissable : virile avec des épaules larges et arrondies. La collection laisse une grande place aux tenues de soirée.
Certains looks évoquent les tenues militaires, voire de super héros de Marvel ou bien celles de motards. Plus classiques, les costumes sont proposés avec des coupes ajustées, fermés par un ou deux boutons. Certaines vestes n’ont pas de revers, celui-ci est remplacé par un liseré. Les vêtements sont très sophistiqués et travaillés, notamment les capes, manteaux et blousons avec un travail sur les cols, des jeux de superpositions. Ils sont coupés dans des tissus luxueux, parfois utilisés pour tous les vêtements (chemise, veste, pantalon) pour un look tons sur tons. Les tissus traditionnels des vêtements masculins sont utilisés de manière décalée comme des jacquards de soie lourde de cravate pour un costume complet. Les traditionnels laines et cotons naturels sont plastifiés et caoutchoutés alors que les cuirs semblent artificiels. Avec souvent des jeux de contrastes entre matières brillantes et mates. Beaucoup de détails comme ces bandes de tissu plus sombres qui donnent l’illusion du port d’une cravate sur certaines chemises. Coté couleurs, beaucoup de noirs et de faux noirs : bleu foncé, vert foncé, rouge foncé.
Nicola Formichetti explique qu’avant de commencer la collection, il avait en tête des uniformes militaires formels, mais repensés pour une performance presque théâtrale. « Cette silhouette héroïque, hyper masculine et formelle nous intéressait : Elle transforme les hommes. C’est aussi une idée qui fait partie du territoire traditionnel de Thierry Mugler lui-même ». La collection développe cette idée de héros à travers les coupes, la confection et la silhouette. L’uniforme masculin prédomine avec des vêtements de cérémonie jusqu’aux tenues de marines. L’idée est de montrer que les tenues du soir formelles des hommes viennent de ces uniformes.
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