Focus sur les pièces masculines de la collection automne hiver 2017 2018 de Gucci. Un ensemble éclectique mêlant toutes sortes d’influences et d’inspiration et les styles de différentes époques.
« J’avais en tête un Jardin d’alchimiste, je me suis focalisé sur la couleur et les imprimés, et j’ai consulté de nombreux ouvrages sur la faune et la flore », explique Alessandro Michele, directeur de la création de Gucci.
Effectivement les imprimés et jacquard animaliers sont nombreux dans la collection automne hiver 2017 2018 de Gucci : papillons, scarabées, tigres stylisés (omniprésents dans cette collection), chauve-souris. Le défilé de présentation était commun aux femmes et aux hommes avec 120 passages ! Le créateur a le sens de la contradiction. Il a mêlé pièces sportswear et pièces luxueuses, vêtements masculins et féminins, pièces chic et ludiques, inspirations de différentes époques sur un même look, avec une prédominance des années 70. Le magazine Vogue explique cette apparente incohérence : « Cette multiplication de pièces éclectiques raconte une histoire, elle, assez simple : Dans une société de droits et de devoirs, laissons à la mode le monopole du désir et des seules envies ».
Dans le détail, on trouve des costumes à carreaux pattes d’eph, des peignoirs matelassés chinois d’autrefois des justaucorps échancrés de gymnaste olympique, des capes brodées, un manteau en tweed, à double col, au pan rebrodé de fleurs, un costume homme 3 pièces en satin de soie floral.
Dans la sélection Gucci de Ssense, vous trouverez quelques unes des pièces les plus emblématiques comme un pull en jacquard bleu marine avec des têtes de tigres rouges. Une chemise longue bleu clair en sergé avec col arrondi. Un pull en molleton de coton avec imprimé AC/DC. Un teddy en velours côtelé vert kaki avec des manches beiges. Des hoodies avec des représentations asiatiques de dragons brodés. Un T-shirt représentant le décollage d’une soucoupe volante de laquelle s’échappe un arc-en-ciel. Un sukajan (blouson du souvenir japonais) en soie bleu pâle brodé de motifs floraux. Et un autre, rouge, complètement décalé avec des motifs Donald Duck. Un jean ajusté noir, taille mi-haute, effet délavé et décoloré, et délavage à moustaches et à nid d’abeilles sur l’ensemble.
La sélection comprend aussi des pièces plus sobres : un bombers en cuir noir avec col rouge, des coupe-vents et hoodie noirs, des jeans bruts et pantalon de flanelle.
Du coté des accessoires, des gants de cuirs reprennent les mêmes broderies d’inspiration asiatiques. Un portefeuille est décoré d’une soucoupe volante et d’un dragon. Des casquettes, sacs à dos et portefeuilles arborent des têtes de tigres.
Sukajan en satin de soie bleu pâle manches raglan. Col, poignets et ourlet bords-côtes rayés bleu marine et rouges. Fermeture à glissière à l’avant. Poches passepoilées à la taille. Doublé en satin de soie rose.
Pull à manches longues en laine bleu marine à motif tigres en maille jacquard rouges. Col ras du cou, revers et ourlet en maille côtelée jaunes.
Pull à manches longues en jersey bouclette noir. Effet légèrement usé et délavé sur l’ensemble. Col ras du cou, revers et ourlet en maille côtelée. Graphique AC/DC imprimé à l’avant. Logo scintillant doré à l’arrière. En coton.
Baskets basses en tissu à motif en jacquard multicolore avec abeille dorée brodée. Panneau en cuir poli noir au talon.
Les patchs sont l’une des grandes tendances mode actuelles. Cabas en toile enduite.
« Je voulais me concentrer sur l’essence du design, la construction et les proportions », explique Lucas Ossendrijver, directeur artistique du prêt-à-porter Homme de Lanvin.
Cette saison pas d’effet de décoration, la collection se fonde sur la vie quotidienne. Les grands classiques masculins chemise à carreaux, parka, duffle-coat ou pantalon chino, ont été retravaillés, enrichis, sans devenir précieux.
Comme souvent Lucas Ossendrijver s’amuse des volumes, le jeu des proportions et des décalages. Les pulls oversized sont raccourcis pour être portés sur des t-shirts à carreaux coupés en biais, et les encolures sont décalées pour un effet subtilement drapé. Des patches de velcro animent un duffle-coat à carreaux montés en biais et lui donnent sa structure et son mouvement.
« Cette saison, si les modèles sont très étudiés, ils sont aussi plus faciles, plus ancrés dans un réel ou rien n’est uniforme. Dans ce sens, je voulais que cette collection soit comme une claque, plutôt qu’une caresse ».
En perfecto, ou en smoking, en costume classique ou brodé de motifs muguets, Robert Pattinson pose à Paris devant l’objectif de Karl Lagerfeld pour une série de photos en noir en blanc. Il porte les pièces iconiques de la collection printemps 2017 créées par Kris Van Assche, directeur artistique de la maison Dior Homme.
Parmi tous les défilés de mode auxquels j’ai assisté lors de la fashion week de présentation des collections homme de l’automne hiver 2016, voici mes passages préférés, avec mes photos personnelles.
Lanvin : Lucas Ossendrijver a présenté des pulls fins sans manche et des vêtements ouverts laissant apparaître les torses nus : gilet déboutonné, veste en jeans dézipée, chemise ouverte…
Balmain : Olivier Rousteing a présenté un déploiement de richesse, de magnificence avec des broderies brillant de mille feux. Des vestes de style officier, des cuirs matelassés.
Dior Homme : Kris Van Assche a présenté des vêtements avec des volumes en contraste, notamment des pantalons amples portés avec des vestes ajustées. Ce pull à col roulé et jacquard scandinave.
Thom Browne : Des matières luxueuses dans toute leur splendeur, certaines associées traditionnellement à la Haute Couture : des manteaux de fourrure de castor ou d’astrakan, un tailleur en lainage bouclette.
Paul Smith revient sur les codes de sa marque, avec le tailoring britannique qu’on lui connaît, des rayures et des imprimés.
Walter Van Beirendonck : une collection inspirée du monde animal sauvage.
Wooyoungmi : Ce manteau qui doit être en drap de cachemire
Mihara Yasuhiro : La collection comprend des pièces comme celles-ci qui semblent usées, brulées, portées par quelqu’un vivant à la rue, raccommodées.
Blouson de cuir sans col, très ajusté
Agnès b qui concentre dans ce look l’élégance d’un homme parisien avec un manteau à fermeture croisée, une casquette de laine, une écharpe à carreaux, des gants de cuir.
Lucas Ossendrijver, créateur depuis 10 ans des collections Lanvin homme, aime l’expérimentation. Il manipule, essaie, mêle technologie et artisanat. « De la forme aux détails, qu’il s’agisse de fils apparents, ou de rondelles « soleils » appliquées en laiton, d’effet tie die, ou d’agneau contrecollé effet papier, le tissu se prête à toutes les métamorphoses dans un jeu infini de sensations, visuelles, tactiles, sonores ».
Un teddy un peu revisité. Il garde des codes de ce blouson, les bords-côtes, les boutons pression et l’aspect bicolore avec un contraste entre manches et corps. Et s’en éloigne avec son col inhabituel, et avec ses manches raglan (l’emmanchure monte jusqu’à l’encolure). J’aime beaucoup le stylisme: le fait que le blouson soit porté à même la peau, juste fermé d’un seul bouton sur le torse nu, une manche retrousée, c’est coule. Avec une silhouette si caractéristique de Lanvin : le haut assez cintré et le pantalon très ample, qui évoque un kimono, surtout avec le morceau de ceinture qui pend. Le Japon inspire énormement la mode cette été, j’y reviendrai bientôt.
Voici le descriptif détaillé : Pantalon extra ample en laine technique noire, blouson Baseball en laine technique rouge et beige, bord côte, ceinture boucle « lune » en python mat taupe, collier double multi-maillons avec pendentifs « lune » et « corbeau » en laiton vieilli or, chelsea boots en python vernis vert foncé.
Pour l’automne hiver 2016, Paul Smith revient sur les codes de sa marque, avec le tailoring britannique qu’on lui connaît, des rayures et des imprimés.
Les rayures sont emblématiques du style Paul Smith. Elles apparaissent souvent dans cette collection, mais de manière discrète, avec souvent une seule rayure verticale sur les tricots en cachemire, la longueur des manteaux, des vestes et pantalons.
Les motifs sont des dinosaures, des pèches et des imprimés cachemire. Les dinos sont imprimés ou apparaissent sous forme de jacquards en relief. Les pèches sur des bombers rappellent que Paul Smith a été l’un des pionniers de l’impression photo sur tissu.
Le manteau Epsom est la pièce maîtresse de la collection. Il est décliné de différentes manières : tout doux avec l’aspect d’un peignoir, en mouton retourné. En cachemire, arrivant sur ou sous le genou, avec revers et revers crantés, simples ou double boutonnage et fermeture croisée. Souvent dans des couleurs très vives et contrastées avec notamment l’association de rouge et de vert.
Avec des pulls fins sans manche et des vêtements ouverts laissant apparaître les torses nus, Lanvin table sur un hiver doux : gilet déboutonné, veste en jeans dézipée, chemise ouverte… Parmi mes pièces préférée, un manteau en voile de laine aiguilleté et plissé, construit en double face, imprimé de mini pied de poule et contrasté de carreaux sur la doublure, porté à même la peau juste noué comme un peignoir,…. Les vêtements qui tiennent chaud sont néanmoins présents comme ce blouson orné d’un patchwork de suède et de veau façon poney. Ou un blouson en mouton retourné. Les volumes sont larges, les pantalons amples.
« Pour ses dix ans à la direction du style homme de la maison Lanvin, Lucas Ossendrijver a choisi de replonger son regard au cœur de son métier : le vêtement ». Larges surpiqures apparentes, chemises imprimées façon patchwork puis sur-teintes à la main, manches de vestes construites à l’envers au gros fil, ceinture cachée, manteau de fourrure orné d’anneaux de métal et de lanières de cuir ou entièrement monté à l’envers. Le luxe se laisse percevoir dans détails.
(Les 2 premières photos proviennent du service de relation presse de Lanvin).
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