Passez la souris sur la photo pour voir la légende et cliquez pour l’agrandir.
Passez la souris sur la photo pour voir la légende et cliquez pour l’agrandir.
Pour l’automne hiver 2016, Paul Smith revient sur les codes de sa marque, avec le tailoring britannique qu’on lui connaît, des rayures et des imprimés.
Les rayures sont emblématiques du style Paul Smith. Elles apparaissent souvent dans cette collection, mais de manière discrète, avec souvent une seule rayure verticale sur les tricots en cachemire, la longueur des manteaux, des vestes et pantalons.
Les motifs sont des dinosaures, des pèches et des imprimés cachemire. Les dinos sont imprimés ou apparaissent sous forme de jacquards en relief. Les pèches sur des bombers rappellent que Paul Smith a été l’un des pionniers de l’impression photo sur tissu.
Le manteau Epsom est la pièce maîtresse de la collection. Il est décliné de différentes manières : tout doux avec l’aspect d’un peignoir, en mouton retourné. En cachemire, arrivant sur ou sous le genou, avec revers et revers crantés, simples ou double boutonnage et fermeture croisée. Souvent dans des couleurs très vives et contrastées avec notamment l’association de rouge et de vert.
Avec des pulls fins sans manche et des vêtements ouverts laissant apparaître les torses nus, Lanvin table sur un hiver doux : gilet déboutonné, veste en jeans dézipée, chemise ouverte… Parmi mes pièces préférée, un manteau en voile de laine aiguilleté et plissé, construit en double face, imprimé de mini pied de poule et contrasté de carreaux sur la doublure, porté à même la peau juste noué comme un peignoir,…. Les vêtements qui tiennent chaud sont néanmoins présents comme ce blouson orné d’un patchwork de suède et de veau façon poney. Ou un blouson en mouton retourné. Les volumes sont larges, les pantalons amples.
« Pour ses dix ans à la direction du style homme de la maison Lanvin, Lucas Ossendrijver a choisi de replonger son regard au cœur de son métier : le vêtement ». Larges surpiqures apparentes, chemises imprimées façon patchwork puis sur-teintes à la main, manches de vestes construites à l’envers au gros fil, ceinture cachée, manteau de fourrure orné d’anneaux de métal et de lanières de cuir ou entièrement monté à l’envers. Le luxe se laisse percevoir dans détails.
(Les 2 premières photos proviennent du service de relation presse de Lanvin).
Ça brille ! Quel faste ! Ce défilé est probablement le plus spectaculaire de la saison. Dans le somptueux Hôtel Potocki à Paris, avec un orchestre d’une vingtaine de musiciens, violonistes, harpiste…, Olivier Rousteing a présenté un déploiement de richesse, de magnificence avec des broderies brillant de mille feux (ce qui ne se voit pas sur les photos). C’était parfois presque trop avec un coté prince charmant au bal.
Mais la perfection des coupes, le style officier, les cuirs matelassés, font de ce défilé l’un de mes préférés de la fashion week. Le créateur explique que sa collection s’inspire de l’état d’esprit et du style des aventuriers, soldats et scientifiques à leur retour d’explorations, à Paris. « Derrière notre inspiration, une appréciation du rôle de Paris comme ville lumière. Cette ville a une histoire longue et unique d’ouverture sur le monde et de célébration de ce qu’il offre de meilleur. Quand les explorateurs revenaient à Paris, ils excitaient Paris avec leurs découvertes ». La collection combine des influences traditionnelles françaises et étrangères aristocratiques et militaires dans un style urbain actuel. On retrouve des tartans écossais, des Jacquards français et lainages japonais.
Dans un décor de skate parc rouge et lumineux, en contraste avec un énorme lustre qui le surplombe, la collection Dior Homme hiver 2016 montre un homme qui se souvient de ce qui l’a forgé dans sa jeunesse.
Au sujet de la collection, Kris Van Assche explique : « La notion d’hybride irrigue la collection. Aujourd’hui, personne ne rentre dans une seule case. La pluralité domine nos existences, ainsi, cette saison, la mémoire de la culture new wave se mêle à celle du skate sans oublier les traditionnels pour s’ancrer dans une modernité ».
La collection montre des vêtements avec des volumes en contraste. Des pantalons amples portés avec des vestes ajustées. « Les carreaux noirs et rouges, les pièces issues du workwear répondent aux icônes de la new wave, du trench au polo via le jean. La chemise de popeline blanche reprend en volume les motifs de carreaux alors que ses poignets se fendent pour devenir mitaine. Les longs manteaux de cachemire se transforment en matelassé ». Des broderies sur les jeans et les accessoires sont un clin d’œil à la tendance « do it yourself », à faire les choses soi-même. Parmi les motifs : des pulls aux jacquards scandinaves, des imprimés de roses sur des imperméables, jeans et doudounes.
Vêtement rapiécés, troués, déchirés… La collection hiver 2016 du créateur japonnais Mihara Yasuhiro intitulée « The portraits », s’inspire des photos d’August Sander, photographe allemand né en 1876. Il réalisait des portraits documentaires et artistiques de la populations de l’Allemagne de son temps, notamment de la République de Weimar. Pendant la crise économique, ses portraits montraient une population démunie. En raison de son empathie pour les fous, gens de cirque, gitans, les nazis ont détruit ses épreuves, mais il a pu mettre à l’abri ses négatifs.
La collection montre des vêtements raccommodés de manière aléatoire et maladroite. Mihara Yasuhiro a souhaité montrer la beauté de l’inachèvement et de l’irrégularité avec des patches et des trous, qui font ressortir la coté chaleureux des personnes qui portent les vêtements. Il s’est inspiré des vêtements des travailleurs, soldats, paysans, mais aussi des gentlemans de la haute société. Les coloris sont fumés avec du noir, kaki, brun, gris et ivoire. Certains vêtements intègrent aussi des images religieuses du moyen-âge, des photos de beaux paysages, des graphismes mods des années 70, punk des années 80 et des issus de comics américains. D’autres ont été traités dans un bain de sulfite, ou ont des traces de brûlure. Si certaines pièces sont très réussies et représentent des démonstrations de savoir faire avec des assemblages complexes réalisés à la main, quelques vêtements, trop troués et tâchés de brûlures, évoquent les tenues de vieux clochards et sont quasi importables. Comme je l’écris souvent, à titre personnel, j’aime beaucoup les superpositions de vêtements visibles, les écarts de dimensions. Donc malgré le bémol que je viens d’évoquer, c’est l’une des collections de cette saison que j’ai préférée.
Ce magazine publie des enquêtes sur les tendances mode donnant des explications sur ce qu'elles disent de notre époque. Des interviews de personnalités : acteurs, chanteurs et sportifs, des articles sur la protection de l'environnement, le matériel de sport, les nouvelles technologies, les montres, la gastronomie. Des tests de jeux vidéo. Des conseils pratiques. N° CPPAP : 0125 W 93848.
Me contacter par email antoine(at)hommeurbain.com