La collection été 2017 de Walter Van Beirendonck s’intutule « Why is a raven like a wrinting-desk »?, littéralement, ça veut dire « Pourquoiun corbeau est-il comme unécritoire ».
Walter Van Beirendonck « Brutal beauty »
Le créateur belge a présenté une collection comme toujours très créative et poétique avec des chemises avec des motifs cousus formant un visage évoquant des arts graphiques africains, certaines taillées dans un tissu ultrafin, presque transparent comme un voile, ou bien noir. Des vestes ajourées. Blousons avec des détails comme les poches ou le col soulignés de couleurs en contraste avec le reste du vêtement. Des Tee-shirts à message « brutal beauty ». Des imprimés animaliers. Des pantalons et blouson bombers faits de tissus de couleurs métalisées. Un imperméable, une veste et un blouson de cuir avec des ceintures verticales.
Les défilés du créateur Walter Van Beirendonck sont toujours des messages d’amour et de douceur en réponse à la violence du monde. La collection de l’hiver 2016, « Woest », ce qui signifie sauvage en flamand ou néerlandais, telle que je l’ai comprise est un appel au respect de la vie animale sauvage.
L’un des premiers passages montre une veste rouge sang sur laquelle sont cousus une tête d’animal avec de grands oreilles comme Mickey, une tronçonneuse et un cordage, le tout du même tissu. Suivent des vestes sublimement taillées de différentes couleurs avec un boutonnage haut à 4 boutons ou bas à 2 boutons avec toujours ce rappel animalier de petite souris à grandes oreilles. Sur d’autres vêtements des fusils ressemblant à des kalachnikov. Les matières sont douces, les pantalons amples. Plus tard dans le défilé vient une série de blousons aux motifs inspirés d’arts africains, des lions et autres animaux que je ne sais pas identifier. On retrouve encore des motifs all over inspirés de masques ou boucliers de chasseurs africains. Beaucoup de vêtements léopard tout au long de la présentation : pantalons, vestes, combinaisons.
A chaque fois, je sors des défilés de Walter Van Beirendonck entousiasmé. La collection de l’été 2015 mèle différentes influences culturelles d’Afrique, du Japon, d’Espagne… Le défilé a commencé avec des vestes très courtes aux motifs fleuris, chemise blanche, pantalon ample avec noeud coulissant et ceinturés de rubans à la façon de kiminos. Bleus, rouges, verts. Les passages suivants ont montré des vestes destructurées. Puis un ensemble entièrement blanc avec une chemise faite de plusieurs pièces boutonnées et d’un pantalon ample blanc toujours ceinturé à la façon d’un kimono. D’autres passages évoquent encore le japon avec des hauts très amples. Et l’Afrique avec des pantalons aux motifs traditionnels. Le créateur aime étonner, la surprise suivante est une combinaison de mécano porté avec de la tulle de tutu et une épaule de prince charmant. C’est le prince mécanicien petit rat de l’opéra. Un costume blanc agrémenté d’un voile de tulle blanc évoque bien sûr la fusion de tenues de mariés. La fin du défilé présente des leggings portés avec des vestes cintrées. Des T-shirts inspirés de tenues de cyclistes. A la fin : des costumes avec vestes et pantalons patchworks de différents tissus; et étrangement, c’est très réussi.
Les défilés de Walter Van Beirendonck sont toujours des moments de bonheur, de fraîcheur, avec des vêtements poétiques et créatifs.
La présentation de la collection de l’hiver 2014, qui s’intitule « Crossed crocodiles Growl ». Je ne sais pas trop comment ça se traduit : A travers le grondement de crocodile ?, s’est ouverte avec un message simple, que les mauvaises langues trouveront simpliste « No Racism », écrit sur des plumes d’indiens d’Amérique. C’est vrai qu’il ne suffit de déclamer ce slogan pour que les gens racistes cessent de l’être. Mais ce message a le mérite d’être clair et surtout de s’inscrire dans une démarche de long terme. Le créateur belge a toujours mis en avant un melting-pot de cultures et d’influences. Et on se souvient de son défilé où tous les vêtements étaient portés par des mannequins africains. Cette fois-ci, il s’agissait d’une armée peace and love bigarrée et colorée, avec des mannequins portant parfois des casques militaires de feutres, des tenues inspirées de cultures amérindiennes ou espagnoles. Des références au monde du cirque aussi. Mais avec toujours cette démonstration de savoir faire : des coupes extrêmement complexes, un travail de tailleur et de drapier extraordinaire. Beaucoup d’imprimés géométriques rappellent ceux d’anciens défilés.
Il avait disparu des rayonnages depuis de décennies. Le blazer fait son grand retour cet été. A l’origine, il s’agit une veste de club, britannique, bleue à double boutonnage croisé avec 6 boutons écusson dorés, et s’inspirant d’uniformes d’officiers de la marine. Pour plus d’info sur sa définition, cliquez ici.
Chez Dior homme, ils sont déclinés en toutes sortes de vêtements à manche reprenant les codes des blazers : coupe croisée, double boutonnage. Il ne manque que les boutons dorés. Certaines vestes sont grises au lieu d’être bleues, d’autres n’ont pas de manches, d’autres encore sont longs comme des manteaux.
Chez Louis Vuitton, on est un peu plus proche du blazer « texto », sauf qu’il s’agit de costumes bleus marine, ou bien kaki, double-croisés en laine Mohair et soie avec des boutons en bois.
Déclinaison blanche chez Walter Van Beirendonck et avec seulement 4 boutons dorés. Beige chez Juun J avec une silhouette années 40. Pierre Cardin aussi en a présenté lors de son défilé rétrospectif : Bleu marine à boutons rouges ou turquoise.
Walter Van Beirendonck est l’un de mes créateurs préférés. Il m’a fallu du temps pour apprécier sa collection hiver 2013 « Shut your eyes to see ». Notamment à cause de ces décorations d’oreilles et ces lèvres portatives que je n’ai pas comprises. Globalement, les vêtements sont très festifs avec des vestes, chemises et pantalons brillants, des fils de pompons de pompom girls. Ridicool avec des pulls aux jacquards patchwork qui semblent avoir été tricotés par une vieille tante. J’adore les pantalons fluides et amples. La coupe des vestes est parfaite.
Elles s’inspirent du monde du travail ouvrier – Des tenues de garagiste, mécanicien, ouvrier du bâtiment, jardinier – Et de cette forte connotation érotique photographiée par Herb Ritts dans les années 80. Du monde du sport – Pilotes automobiles, skieurs, kitesurfeurs, wakeboarders, athlètes de triathlon portent eux aussi des combinaisons. Et aussi de l’armée de l’air avec les combinaisons des pilotes d’avion de chasse…
Herb Ritts
La marque norvégienne One Piece s’est spécialisée dans ce type de vêtement provocant à sa création un débat parmi les bloggeurs entre ceux qui adorent et ceux qui détestent. Cette marque connaît depuis un fort succès dans les pays scandinaves et au Royaume Uni. Il s’agit de vêtements plutôt conçus pour trainer à la maison.
One Piece été 2012
One piece chez Asos hiver 2012
New Yorker hiver 2012.
Même créneau pour New Yorker qui propose cet hiver des combinaisons en molleton de coton.
D’autres marques se positionnent plus dans la mode créative. Dès 2008, les grandes maisons italiennes ont été les premières à présenter ce type de vêtements lors des défilés : D&G, Prada, Zegna,… dans les collections été 2008.
Passage de la collection D&G été 2008, d’inspiration pilote et portée sur une chemise avec une cravate pour un look chic.
Ont suivi en 2009 : Raf Simons et Diesel black gold notamment. Puis en 2010, c’est la déferlente : Tim Hamilton, Walter Van Beirendonck, Agnès b, Alexis Mabille, Jean Paul Gaultier, Vincent Schoepfer, Tillmann Lauterbach, Damir Doma, Songzio et bien d’autres proposent des combinaisons pour homme.
Pour ceux qui recherchent une combinaison disponible cette saison, voici un modèle créé par Boris Bidjan saberi hiver 2012 avec une fermeture croisée et les tons sables, minéraux, si typiques des premières collections du créateur.
Plus récemment, Lanvin, Walter Van Beirendonck, Pierre Cardin ont présenté ce type de vêtement au cours de leurs défilés de présentation des collections été 2013. Avec chez Lanvin une forte recherche sur les matières et les coupes. Une thématique bondage chez WVB. Des modèles moulants, évoquant des films de science fiction disco chez Pierre Cardin.
Vincent Schoepfer avec un tissu tout en légèreté et des manches courtes. La photo vient de ce site : Vincent Schoepfer
Walter Van Beirendonck a fini par nous habituer aux accessoires originaux. Cette fois-ci ce sont des chapeaux haut de forme ou des corolles ressemblant à des pâtisseries. Hormis ces drôles de couvre-chef, la collection est très portable. Avec beaucoup de couleurs pastels, comme l’année dernière : abricot, glace au melon, parme, rose… Et fluo avec du vert. Beaucoup de blanc aussi pour des tissus ultralégers. Parmi toutes les pièces, des vestes d’inspiration blazer, croisées avec double boutonnage doré et des combinaisons. Ce sont 2 types de vêtements que l’on voyait penu les saisons précédentes (voire pas du tout pour les blazers) et que l’on a vu en nombre cette année. A notez une thématique bondage que l’on retrouve en imprimé et aussi sous formes de cordes à l’intérieur ou sWalter Van Beirendonck Silent Secretsur certaines vestes et combinaison. Les vestes comme toujours se montrent extrêmement bien coupées et complexes avec une sorte de patchwork du même tissus.
Voici une récapitulation des principales tendances de la mode homme de l’été 2012 : vêtements, stylisme, coupes, couleurs, tissus…
Le morcellement
Il s’agit de vêtements faits de plusieurs matières. Elle vient en continuité de la grande tendance au blousonteddy réapparu il y a 2 ans et qui perdure encore cette année. Son principe, corps de laine et manche de cuir, est décliné sur d’autres vêtements : T-shirts, chemise, vestes… Autre déclinaison de cette tendance : la mise en avant des finitions qui rendent le vêtement « lisible » avec des cols de veste ou de chemise d’une autre couleur ou d’une autre matière que le reste du vêtement, des liserés soulignant un col ou une poche. Enfin la 3ème déclinaison de l’association de matières est en quelque sorte une version discrète du color bloc avec des « vêtements puzzle » : La moitié haute et la moitié basse du vêtement sont de teintes légèrement différentes avec l’utilisation par exemple de plusieurs laines sèches ou l’association de coton, de lin, de nylon colorés à l’identique, mais comme les fibres diffèrent, le rendu montre des nuances.
DSquared2
LanvinDior HommeBarnabé Hardy
Paul Smith
Les membres nus
Après des années de puritanisme, les shorts racourcissent d’années en années depuis 3 ou 4 ans. J’en ai parlé dans plusieurs articles sur ce blog. Beaucoup de marques proposent des modèles très courts arrivant à mi-cuisse. L’homme montre de nouveau ses jambes, mais aussi ses bras. Enormément de hauts sans manche dans les défilés de l’été 2012 : gilet, veste, trench, blouson, tunique, chemise, perfecto…
DSquared2
Mugler
Costume National
Ehud
Dior Homme
Lacroix
Gustavo Lins
Graphismes très forts
Géométriques ou au contraire fouillis, faits de tâches, opposés à des unis. Des imprimés exotiques, tropicaux, « futuristes », hypnotiques, d’inspiration psychédélique, façon caléidoscope. Parmi eux, une tendance à suivre : Elle sera encore plus présente l’hiver 2012. Et encore plus dans les collections femme : les graphismes d’inspiration améridienne.
Burberry Prorsum
Gaultier Monsieur
La couleur
Très présente dans le vestiaire masculin depuis l’hiver 2011. Des couleurs très fortes, très contrastées : vives, parfois fluo, électriques, associées à des tons pâles. Bleu/orange. Rouge/gris pâle. Bleu indigo, rouges, orange du corail au pèche, jaune du citron au moutarde, gris pâle, vrai blanc, noir. La star de l’été 2012 est le jaune.
Walter van Beirendonck
Le ridicool
Art délicat de la coolitude par l’auto dérision qui passe par des imprimés improbables : décalés, pop, kitsch, disproportionnés, pépère, régressifs, amusants, des coupes passées de mode. Une tendance mode que j’ai exposée dans cet article : ridicool don’t kill.
Retour du sport
Pas de vêtements de sport au premier degré mais inspirés de vêtements techniques avec des lignes plus ergonomiques, une silhouette tonique. Des matières comme le nylon, nylon perforé, semblables à la toile de parachute, avec des aspect plastifiés, déperlant, stretch.
Dries Van Noten
Poussée à son paraxysme on arrive à la tendance « super héros ». Les films de ce genre cartonnent et quelques vêtements s’inspirent des tenues de personnages comme les Xmen.
Le denim
On avait peu l’habitude d’en voir sur les podiums : des vestes, chemises et pantalon Jeans.
Lacroix
Le cuir
Il est utilisé sur des vêtements inhabituels en cuir comme les vestes de costume, les T-shirts, chemises…. Et en finition pour les cols de vestes, chemises et sous forme de lisérés.
Le jaune, couleur du citron et de l’or, symbolise l’énergie et la richesse, la lumière, l’énergie, l’espoir. Comme je l’explique souvent sur ce blog, beaucoup de phénomènes de mode s’expliquent par la crise actuelle. L’économie va mal, l’ambiance est morose, d’où l’envie de jaunes. On retrouve cette couleur dans toutes ses variantes, du jaune pâle au jaune beige, du citron au jaune moutarde, du jaune poussin au jaune fluo, sur toutes sortes de vêtements dans les collections mode homme.
Ce magazine publie des enquêtes sur les tendances mode donnant des explications sur ce qu'elles disent de notre époque. Des interviews de personnalités : acteurs, chanteurs et sportifs, des articles sur la protection de l'environnement, le matériel de sport, les nouvelles technologies, les montres, la gastronomie. Des tests de jeux vidéo. Des conseils pratiques. N° CPPAP : 0125 W 93848.