Une tendance mode encore assez marginale dans la rue, mais qui s’impose peu à peu dans les collections de beaucoup de marques. Les combinaisons évoquent les tenues des pilotes d’avion de chasse, de Formule 1, les bleus de travail des garagistes, les combis des CRS aussi…
Les tenues militaires inspirent la mode homme tous les ans, mais c’est particulièrement vrai cette année. Le kaki est très présent. Cette tendance s’explique aisément : Avec l’Etat d’urgence, nous croisons sans cesse des patrouilles de soldats en treillis camouflage jeunes et sportifs, au service de notre sécurité. Beaucoup d’hommes souhaitent s’identifier à ce qu’ils représentent. Mais il s’agit toujours d’interprétations. Les imprimés camouflage sont retravaillés, par exemple chez Esprit de manière géométrique. On voit aussi beaucoup de détails rappelant des uniformes d’officiers, des tenues militaires d’apparat, des exemples chez Balmain, Burberry, Alexander McQueen.
Parmi les autres couleurs à la mode, le bleu ciel dans toutes ses déclinaisons possibles, l’indigo, le gris, le brun ; et le rouge, comme l’hiver dernier.
Beaucoup de tendances de l’année dernière sont reconduites : On trouve ainsi beaucoup de blousons de type « aviateur » bombers, parfois brodés à la manière des sukajans blousons japonais sans col, des blousons matelassés, et de grosses doudounes. Des manteaux en mouton retourné et des duffle coats. Ainsi que des pantalons de survêtement qui dans les lookbooks sont associés avec tous types de vêtements, même des vestes de costume… On voit aussi de plus en plus de combinaisons et des salopettes, des pièces pas faciles à porter mais adoptées par certains jeunes.
La mode continue à puiser dans le style des années 70 : pulls col roulé, chemises à manches évasées, imprimés floraux, motifs hippies, amérindiens, velours lisse. Et dans celui des années 90 : grunge, survêtements, baggy.
Thom Browne. Le designer américain, qui est aussi le directeur artistique de Moncler, est un maître de la mise en scène et ses défilés sont attendus comme des performances.
Pour l’automne hiver 2016, Paul Smith revient sur les codes de sa marque, avec le tailoring britannique qu’on lui connaît, des rayures et des imprimés.
Les rayures sont emblématiques du style Paul Smith. Elles apparaissent souvent dans cette collection, mais de manière discrète, avec souvent une seule rayure verticale sur les tricots en cachemire, la longueur des manteaux, des vestes et pantalons.
Les motifs sont des dinosaures, des pèches et des imprimés cachemire. Les dinos sont imprimés ou apparaissent sous forme de jacquards en relief. Les pèches sur des bombers rappellent que Paul Smith a été l’un des pionniers de l’impression photo sur tissu.
Le manteau Epsom est la pièce maîtresse de la collection. Il est décliné de différentes manières : tout doux avec l’aspect d’un peignoir, en mouton retourné. En cachemire, arrivant sur ou sous le genou, avec revers et revers crantés, simples ou double boutonnage et fermeture croisée. Souvent dans des couleurs très vives et contrastées avec notamment l’association de rouge et de vert.
Avec des pulls fins sans manche et des vêtements ouverts laissant apparaître les torses nus, Lanvin table sur un hiver doux : gilet déboutonné, veste en jeans dézipée, chemise ouverte… Parmi mes pièces préférée, un manteau en voile de laine aiguilleté et plissé, construit en double face, imprimé de mini pied de poule et contrasté de carreaux sur la doublure, porté à même la peau juste noué comme un peignoir,…. Les vêtements qui tiennent chaud sont néanmoins présents comme ce blouson orné d’un patchwork de suède et de veau façon poney. Ou un blouson en mouton retourné. Les volumes sont larges, les pantalons amples.
« Pour ses dix ans à la direction du style homme de la maison Lanvin, Lucas Ossendrijver a choisi de replonger son regard au cœur de son métier : le vêtement ». Larges surpiqures apparentes, chemises imprimées façon patchwork puis sur-teintes à la main, manches de vestes construites à l’envers au gros fil, ceinture cachée, manteau de fourrure orné d’anneaux de métal et de lanières de cuir ou entièrement monté à l’envers. Le luxe se laisse percevoir dans détails.
(Les 2 premières photos proviennent du service de relation presse de Lanvin).
LANVIN_menswear fall winter 2016-17 Paris january 2016
LANVIN_menswear fall winter 2016-17 Paris january 2016
Dans un décor de skate parc rouge et lumineux, en contraste avec un énorme lustre qui le surplombe, la collection Dior Homme hiver 2016 montre un homme qui se souvient de ce qui l’a forgé dans sa jeunesse.
Au sujet de la collection, Kris Van Assche explique : « La notion d’hybride irrigue la collection. Aujourd’hui, personne ne rentre dans une seule case. La pluralité domine nos existences, ainsi, cette saison, la mémoire de la culture new wave se mêle à celle du skate sans oublier les traditionnels pour s’ancrer dans une modernité ».
La collection montre des vêtements avec des volumes en contraste. Des pantalons amples portés avec des vestes ajustées. « Les carreaux noirs et rouges, les pièces issues du workwear répondent aux icônes de la new wave, du trench au polo via le jean. La chemise de popeline blanche reprend en volume les motifs de carreaux alors que ses poignets se fendent pour devenir mitaine. Les longs manteaux de cachemire se transforment en matelassé ». Des broderies sur les jeans et les accessoires sont un clin d’œil à la tendance « do it yourself », à faire les choses soi-même. Parmi les motifs : des pulls aux jacquards scandinaves, des imprimés de roses sur des imperméables, jeans et doudounes.
Vêtement rapiécés, troués, déchirés… La collection hiver 2016 du créateur japonnais Mihara Yasuhiro intitulée « The portraits », s’inspire des photos d’August Sander, photographe allemand né en 1876. Il réalisait des portraits documentaires et artistiques de la populations de l’Allemagne de son temps, notamment de la République de Weimar. Pendant la crise économique, ses portraits montraient une population démunie. En raison de son empathie pour les fous, gens de cirque, gitans, les nazis ont détruit ses épreuves, mais il a pu mettre à l’abri ses négatifs.
La collection montre des vêtements raccommodés de manière aléatoire et maladroite. Mihara Yasuhiro a souhaité montrer la beauté de l’inachèvement et de l’irrégularité avec des patches et des trous, qui font ressortir la coté chaleureux des personnes qui portent les vêtements. Il s’est inspiré des vêtements des travailleurs, soldats, paysans, mais aussi des gentlemans de la haute société. Les coloris sont fumés avec du noir, kaki, brun, gris et ivoire. Certains vêtements intègrent aussi des images religieuses du moyen-âge, des photos de beaux paysages, des graphismes mods des années 70, punk des années 80 et des issus de comics américains. D’autres ont été traités dans un bain de sulfite, ou ont des traces de brûlure. Si certaines pièces sont très réussies et représentent des démonstrations de savoir faire avec des assemblages complexes réalisés à la main, quelques vêtements, trop troués et tâchés de brûlures, évoquent les tenues de vieux clochards et sont quasi importables. Comme je l’écris souvent, à titre personnel, j’aime beaucoup les superpositions de vêtements visibles, les écarts de dimensions. Donc malgré le bémol que je viens d’évoquer, c’est l’une des collections de cette saison que j’ai préférée.
Les défilés du créateur Walter Van Beirendonck sont toujours des messages d’amour et de douceur en réponse à la violence du monde. La collection de l’hiver 2016, « Woest », ce qui signifie sauvage en flamand ou néerlandais, telle que je l’ai comprise est un appel au respect de la vie animale sauvage.
Look Wicket avec une veste en Prince de Galles, un gilet en laine uni bleu, un pantalon en flanelle, une chemise au col italien, une cravate en soie et un chapeau en feutre brun.
Ce blouson, inventé en 1952 dans le petit village de Monastier de Clermont près de Grenoble, se décline sous toutes sortes de formes : fine, grosse, sans manche, longue, courte, bicolore, bimatière, en nylon, avec une partie en cuir, ou en tweed gris, ce qui lui donne un aspect beaucoup plus chic.
A la fashion week, plusieurs marques créatives ont présenté des modèles énormes qui donnent l’impression de quelqu’un sortant avec son édredon. Comme ces dernières années, les marques proposent aussi beaucoup de blousons matelassés, à carreaux ou losanges, avec une inspiration qui se tourne soit vers les blousons de motard, soit vers ceux de la chasse. Cette année, la plupart des modèles sont classiquement bleus ou gris, mais on trouve aussi des coloris vifs comme le rouge, l’orange et le jaune, ce qui est plus rare pour les vêtements masculins.
Chevignon en tweed avec col fourure et des détail en cuir aux épaules et sur les poches.
Eleven Paris avec un col bord cote qui évoque les bombers ou les teddys.
Hackett en tweed avec capuche
Henry Cottons avec un matelassage en forme de losange
Colmar fine à losanges et avec une capuche.
Colmar : Veste matelassée à losanges.
Lee : Encore un modèle à losange mais cette fois avec une inspiration bombers.
Kaporal : de petits losanges carrés pour un blouson d’inspiration motard et militaire.
Marina Yachting : encore des losanges avec un col qui rappelle les cabans des marins.
Henry Cottons avec un modèle sans manche rouge.
Marina Yachting : courte et orange.
Marina Yachting : bicolore rouge et noire.
Bench : fine qui remplace un pull portée sous une parka.
Colmar : bleue inspirée des sports d’hiver.
Element : un stylisme un peu improbable qui présente une doudoune fine bleue.
Mango : bleue sans manche à capuche.
Bachmann : noire à capuche.
Kaporal : doudoune fine sans manche avec 2 tons de bleu.
Japan Rag : noire dont l’originalité est la fermeture zippée en biais.
Marina Yachting : fine verte portée avec un jogging, l’une des grandes tendances de cet hiver.
Ce magazine publie des enquêtes sur les tendances mode donnant des explications sur ce qu'elles disent de notre époque. Des interviews de personnalités : acteurs, chanteurs et sportifs, des articles sur la protection de l'environnement, le matériel de sport, les nouvelles technologies, les montres, la gastronomie. Des tests de jeux vidéo. Des conseils pratiques. N° CPPAP : 0125 W 93848.