Sous la belle lumière naturelle de la verrière du Parc André Citroën, le défilé a débuté par un message d’accueil du DJ Giorgio Moroder qui a mixé un set pour l’occasion. Kangourou, accessoires en argent, crépon de soie, lézard, vison, crocodile, chameau, astrakan, c’était un défilé de matières luxueuses. La collection homme hiver 2012 de Kim Jones, directeur du style et du studio Louis Vuitton Homme sous la direction artistique de Marc Jacobs est un dialogue entre Paris et Tokyo, leurs mythologies et leur langage mode.

La première partie du défilé est une réinvention du Paris de la fin des années 70. Des vêtements pour homme classiques influencés par le Japon comme ce manteau double face camel avec un col en kangourou porté avec une chemise kimono en crépon de soie ou ce par-dessus en vigogne croisé avec une chemise Kimono.

Dans la deuxième partie, la silhouette évolue pour se rapprocher du style plus volumineux des années 80 avec une influence militaire. Des vêtements techniques mêlés à la tradition tailleur. Des vestes techniques et bombers en nylon noir brillant.

La troisième partie, sous la chanson « I feel love », présente les vêtements de nuit avec des tenues de soirée où l’ouest rencontre l’est. L’utilisation de jinbei / kimono est encore plus prononcée. Des tissus de kimono traditionnel sont utilisés pour des costumes de style occidental. On atteint là le sommet du luxe avec des tissus de soie fabriqués à la main.

Jean Paul Gaultier nous a habitué saison après saison à des collections inspirées par un thème fort. Par exemple, la boxe ou James Bond. Ce n’est pas le cas cette année où il nous propose en quelque sorte son Best Of.

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Nicola Formichetti, directeur de la création et Romain Kremer, responsable de création homme renouvellent la ligne Mugler homme tout en gardant l’ADN de la marque avec cette silhouette si reconnaissable : virile avec des épaules larges et arrondies. La collection laisse une grande place aux tenues de soirée.

Certains looks évoquent les tenues militaires, voire de super héros de Marvel ou bien celles de motards. Plus classiques, les costumes sont proposés avec des coupes ajustées, fermés par un ou deux boutons. Certaines vestes n’ont pas de revers, celui-ci est remplacé par un liseré. Les vêtements sont très sophistiqués et travaillés, notamment les capes, manteaux et blousons avec un travail sur les cols, des jeux de superpositions. Ils sont coupés dans des tissus luxueux, parfois utilisés pour tous les vêtements (chemise, veste, pantalon) pour un look tons sur tons. Les tissus traditionnels des vêtements masculins sont utilisés de manière décalée comme des jacquards de soie lourde de cravate pour un costume complet. Les traditionnels laines et cotons naturels sont plastifiés et caoutchoutés alors que les cuirs semblent artificiels. Avec souvent des jeux de contrastes entre matières brillantes et mates. Beaucoup de détails comme ces bandes de tissu plus sombres qui donnent l’illusion du port d’une cravate sur certaines chemises. Coté couleurs, beaucoup de noirs et de faux noirs : bleu foncé, vert foncé, rouge foncé.

Nicola Formichetti explique qu’avant de commencer la collection, il avait en tête des uniformes militaires formels, mais repensés pour une performance presque théâtrale. « Cette silhouette héroïque, hyper masculine et formelle nous intéressait : Elle transforme les hommes. C’est aussi une idée qui fait partie du territoire traditionnel de Thierry Mugler lui-même ». La collection développe cette idée de héros à travers les coupes, la confection et la silhouette. L’uniforme masculin prédomine avec des vêtements de cérémonie jusqu’aux tenues de marines. L’idée est de montrer que les tenues du soir formelles des hommes viennent de ces uniformes.

Pourquoi les jeunes mannequins se couvrent de tatouages. Se faire tatouer est un moyen de se ré-approprier son corps.

L’exemple le plus marquant est Rick Genest, ce jeune homme entièrement couvert de tatouages reproduisant un squelette, qui a défilé pour Mugler Homme et que l’on a vu dans un clip de Lady Gaga.

Beaucoup de jeunes mannequins sont tatoués. Ils n’ont pas un petit tatouage discret, caché, placé de telle manière que des vêtements le couvriront. Beaucoup sont tatoués aux avant-bras, jambes, cou, visage. C’est assez nouveau. Dans les années 90, les modèles étaient encore là avec leur identité fraîche et proprette pour porter l’image élégante des marques.

Alors bien sûr ces mannequins-là ne vont pas défiler pour de grandes maisons à la clientèle conservatrice, mais plutôt pour des marques créatives, à la recherche d’excentricité et d’anticonformisme. Non-conformisme? Attitude de refus des normes sociales, morales, intellectuelles, esthétiques. Dans les années 70 et même 80 se faire tatouer était de toute évidence une démarche non conformiste. Peu de gens l’étaient. C’était le truc surtout des routiers, légionnaires, homos… C’était réservé aux durs. A l’heure où « toute » la jeunesse » est tatouée, en 2011 le tatouage est une nouvelle norme sociale. Pour y échapper lorsque l’on veut « dire » : « je suis marginal », la solution consiste à pousser le bouchon un peu plus loin avec des motifs indélébiles gravés à des endroits inhabituels : avant-bras, cou, visage.

Pour nos (très très) jeunes mannequins c’est un moyen de se ré-approprier ce corps, utilisé à des fins mercantiles, qui est le leur et à échapper au rouleau compresseur du stylisme.

Photos : Le blog de l’homme urbain. Copie et reproduction interdites.

Défilé Paul Smith Printemps-Eté 2012 prêt-à-porter mode homme

Toutes les photos ont été prises avec un Canon EOS 1100 D. Copie et reproduction interdites.

Avec des coupes classiques, Paul Smith parvient à présenter une collection jeune, que l’on qualifierait dans certains magazines de « sport » avec des aplats de couleurs (l’une des grandes tendances actuelles). Autre bonne idée : des tissus différents qui donnent à chacun des vêtements portés un aspect, notamment un éclat, différent tout en nuances.

http://www.paulsmith.co.uk/

Songzio présente une collection homme pour l’été 2012 tout en noirs, blancs, indigos et gris. Des gris cendres non unis que l’on a vu chez un grand nombre de créateurs cette saison. Les coupes sont très variées : de l’inspiration kimono de samouraï jusqu’aux coupes croisées des perfectos ou aux vestes à col châles. J’aime beaucoup les vestes de costumes taillées près du corps, fermées d’un bouton et les longs manteaux dont le col protège la gorge, les petits blousons très ajustés, les tee shirts au col en V. Je n’aime pas les chaussures.

Défilé Songzio Printemps-Eté 2012 prêt-à-porter mode homme

Toutes les photos ont été prises avec un Canon EOS 1100 D. Copie et reproduction interdites.

agnès b et ses inspirations multiples, agnès b qui habille tous les hommes, des ados rockers ou danseurs de hip hop, des étudiants au look preppy, aux académiciens d’un âge respectable. Le défilé mode homme printemps été 2012 a débuté au son d’une flûte traversière jouant un air de Debussy sur lequel se mouvait un danseur soliste. Après ce mini ballet assez impressionnant, se sont succédés quelques mannequins portant des tenues évoquant le proche orient. Des messagers de la paix en robes de lin, longues tuniques en lin, fifre en chanvre, sarouel en voile de lin ou jersey, pull à col tunisien et blouse en lin. La partie suivante du défilé a présenté des habits de tous les jours, ou presque, trench et costumes, pantalon et chemise. Quelques pièces de soie et coton, soie et laine. Cardigan, blousons en chèvre ou en agneau… Mais aussi des sweats à capuche en coton… des tee shirts d’artistes : Jaya « fuck growing up », des imprimés à messages. Un clin d’oeil à Shepard Fairey et sa ligne Obey avec la reprise de l’un de ses imprimés (Shepard Fairey est le créateur de la célèbre photo d’Obama…). Dernière partie du défilé : Les vêtements étaient portés par des hommes de l’entourage d’agnès b : cinéaste, musiciens, écrivain académicien,…

Défilé agnès b Printemps-Eté 2012 prêt-à-porter mode homme

Toutes les photos ont été prises avec un Canon EOS 1100 D. Copie et reproduction interdites.

http://europe.agnesb.com/fr/

La direction prise par Cerruti pour la collection prêt-à-porter homme de l’été 2012 est très loin des codes établis par le fondateur de la maison, Nino Cerruti connu pour la qualité de ses draperies et ses coupes impeccables mettant en valeur la silhouette de l’homme. Les vêtements sont plutôt basiques avec des Tee shirts, gilets, vestes, pantalons, tous simples. Pour certaines vestes et blousons, j’ai parfois eu l’impression que les mannequins portaient des vêtements trop grands pour eux. Avec des coutures tombant mal au niveau des épaules.

Défilé Cerruti Printemps-Eté 2012 prêt-à-porter mode homme

Toutes les photos ont été prises avec un Canon EOS 1100 D. Copie et reproduction interdites.

Wooyoungmi présente pour l’été 2012 une collection homme basée sur des jeux de proportions, de volumes, avec des oppositions entre le long et le court, l’ajusté et le volumineux. Les matières sont très légères. Beaucoup de jaunes, orangés et bleus turquoise.

Défilé Wooyoungmi Printemps-Eté 2012 prêt-à-porter mode homme

Toutes les photos ont été prises avec un Canon EOS 1100 D. Copie et reproduction interdites.

http://www.wooyoungmi.com/

L’étrange défilé de Bernhard Willhelm printemps été 2012… Pas si étrange si l’on considère que le créateur ne fait que des défilés bizarres, des happenings avec performance artistique.  Son truc, ce sont les imprimés très forts. Les vêtements osés que l’on porte pour se faire remarquer. Le défilé a eu lieu dans le showroom des Champs Elysées d’un constructeur allemand de grosses voitures. Moteur d’une berline allumé, gros bruit industriel. Les mannequins effectuaient un parcours complexe les faisant passer plusieurs fois au même endroit (Résultat : c’est le défilé pour lequel j’ai pris le plus de photos : 84). Certains faisaient comme s’ils sortaient du lit, portant un oreiller sous le bras, et comme s’ils avaient ramassé à la hâte des fringues au hasard et les avaient enfilés en toute hâte, portant un Tee shirt comme un short, un bout de drap autour des épaules en écharpe ou comme un châle. Le reste de la démarche du créateur je ne l’ai pas comprise. ça avait l’air d’un grand n’importe quoi avec beaucoup de vêtements importables. Et deux guests stars : une femme bodybuildée qui gueulait dans un micro et tournait en permanence au milieu des modèles et François Sagat, ancien acteur de films pornos gays, les fesses à l’air.

Défilé Bernhard Willhelm Printemps-Eté 2012 prêt-à-porter mode homme

http://www.bernhard-willhelm.com