Après Avoc, Walter Van Beirendonck, Dior Homme, Lanvin, Balmain et Paul Smith, je poursuis la présentation des défilés de la fashion week de Paris avec Thom Browne.
Le designer américain, qui est aussi le directeur artistique de Moncler, est un maître de la mise en scène et ses défilés sont attendus comme des performances.
Cette fois la scène se passe dans un luxueux club de gentlemen. Abandonné, ses meubles, un lustre gigantesque et des auteuils Chesterfield, sont recouverts de draps blancs. Deux hommes arrivent pour lever ces voiles. Le voyage dans le temps peut alors commencer.
Arrive un homme presque habillé de haillons et le visage caché par un chapeau melon. Ses vêtements luxueux sont usés, troués, rapiécés. Nous voilà face à un gentleman businessman qui a subi la grande dépression économique de 1929, son complet Prince de Galle a connu des années de misère, ou un officier forcé à l’exil qui porte chaussettes trouées et valise. A chaque fois, un autre homme arrive avec la même tenue, mais dans un état un peu meilleur. Puis un 3ème avec les vêtements neufs, ce qui permet alors de découvrir des matières luxueuses dans toute leur splendeur, certaines associées traditionnellement à la Haute Couture : des manteaux de fourrure de castor ou d’astrakan, un tailleur en lainage bouclette. Une fois de plus Thom Browne nous fait une démonstration de savoir-faire. Les 13 tenues du défilé sont présentées ainsi. Puis les hommes se retrouvent face à face comme devant un miroir, affrontant leur passé ou leur avenir. Thom Browne nous parle-t-il de la crise des subprimes de 2007 qui a déclenché la crise financière de 2008 ou nous met-il en garde contre un avenir incertain?
A la fin, les spectateurs sont autorisés à déambuler autour des mannequins, ce qui permet de voir les vêtements et de prendre des photos de près.