Des expositions à voir à partir du 19 mai

Impressionnistes, nabis, surréalistes, classiques, romantiques, art contemporain… Des expositions permettent de découvrir ces grands courants artistiques sous des angles nouveaux. 

Moriyama – Tomatsu : Tokyo

Maison Européenne de la Photographie
5/7 rue de Fourcy 75004 Paris
mep.paris

Exposition historique des deux maîtres de la photographie japonaise : Daido Moriyama et Shomei Tomatsu. Une double rétrospective qui présente plus de 400 œuvres, des années 1950 à nos jours, de deux des photographes les plus influents de notre époque. Chacun d’entre eux, à sa manière, a nourri une passion pour Tokyo et ses habitants.

Shomei Tomatsu 
Photographer Shomei Tomatsu, 1978 Tirage jet d’encre, 42 x 59 cm
© Shomei Tomatsu – INTERFACE 

Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière – Olivier Ratsi

La Gaîté Lyrique Musiques & futurs alternatifs
3 bis rue Papin, 75003 Paris
Jusqu’au 18 juillet 2021 
https://gaite-lyrique.net

Exposition-expérience. Par des phénomènes optiques (jeu d’infinis, trompe-l’œil, anamorphose, miroirs) et des tracés géométriques, notre regard, entre conscience et inconscience, s’imprègne et s’abîme tout en donnant vie à une dizaine d’installations hybrides mises imperceptiblement en mouvement.

Coté jardin : de Monet à Bonnard 

Musée des impressionnismes Giverny
99 rue Claude Monet 27620 Giverny 
Jusqu’au 1ernovembre 2021 
https://www.mdig.fr

Mary Cassatt, (1844-1926) 
Portrait de Mademoiselle C. Lydia Cassatt, 1880 Huile sur toile, 92,5 x 65,5 cm Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Inv706 © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz 

Les impressionnistes Monet, Sisley, Pissarro, Renoir, Caillebotte, Cassatt,… et les Nabis : Denis, Vuillard, Bonnard, Sérusier, Ranson, Roussel et Vallotton. Cette exposition confronte la représentation picturale du jardin de ces deux courants artistiques. Elle révèle aussi que derrière la beauté de la nature représentée sur les tableaux se cachent sentiments secrets ou grande détresse morale. De nombreuses toiles représentent des femmes: sœurs, épouses, maitresses… Corsetées, elles s’ennuient et semblent rêver d’un ailleurs. Les Nabis libèrent leur peinture du réalisme. « Ils refusent la profondeur de champ, la planéité, le modelé, explique Mathias Chivot, co-commissaire de l’exposition. Au départ, ils se définissent contre l’impressionnisme. Pour eux, la peinture est une « cosa mentale » comme disait Léonard de Vinci, une chose mentale. Elle se fait par la réflexion. Ils sont influencés autant par l’art médiéval que par le japonisme. C’est une poésie de l’ellipse. Ils privilégient la prise de note sur le motif. C’est « un impressionnisme d’atelier » comme disait l’historien de l’art André Chastel car ils prennent des notes sur le vif dans des carnets, puis ils travaillent en atelier ». Ils prennent aussi des photos. 

Exposition Peintres femmes, 1780-1830 Naissance d’un combat

Musée du Luxembourg
19 rue Vaugirard, 75006 Paris
Jusqu’au 4 juillet
https://museeduluxembourg.fr/fr

Adelaïde Labille Guiard 
Portrait d’Elisabeth-Philippine- Marie-Hélène De France, Madame Elisabeth (1764-1794) 1788. Musée du Louvre, Département des Peintures 
Photo © Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin 
Isabelle Pinson 
L’attrapeur de mouche 1808
huile sur toile 39 x 30 cm
Notre Dame, Indiana 
© Collection of the Snite Museum of Art, University of Notre Dame 

Les femmes bien qu’absentes du récit de l’histoire de l’art des années 1780-1830 ont joué un rôle majeur dans l’évolution de la peinture au cours de cette période en France. « Même si à cette époque elles ont été plus ou moins empêchées dans leur carrière. Le processus d’invisibilisation de ces femmes est postérieur à leur période d’activité », explique Martine Lacas, commissaire de l’exposition. Elisabeth Vigiée Le Brun, Adélaïde Labille Guiard, Marie-Gabrielle Capet, Julie Duvidal de Montferrier, Constance Mayer, Hortense Haudebourt-Lescot, Joséphine Sarazin de Belmont, Isabelle Pinson,… Elles étaient nombreuses et ont largement contribué à l’évolution de la peinture. Pendant la révolution en France, avec la terreur, la situation économique se dégrade. Ceux qui commandaient des peintures monumentales émigrent. La communauté artistique souffre d’une grande pauvreté. Le public va goûter de plus en plus la peinture de genre, de scènes de vie domestique, d’intimité ou qui réinterprète des moments d’histoire ou de la littérature sous un aspect intime : Des épisodes sentimentaux, affectifs, des portraits et des peintures de petits formats. C’est une demande de la bourgeoisie, classe sociale de plus en plus dominante. Les femmes, en raison de tous les préjugés les concernant, étaient plutôt destinées à ce genre de sujet et de format. Elles excellent, sont remarquées et collectionnées. Elles ont participé aux mutations stylistiques, à la mise en avant du sentiment dans la peinture, à l’attention à la psychologie. Elles ont préparé ce qui caractérise le romantisme.

René Magritte : Le surréalisme lumineux de sa Période « Renoir » 

Musée de l’Orangerie
Jusqu’au 19 juillet 2021 
https://www.musee-orangerie.fr

Cette exposition propose un éclairage inédit sur une période mal connue de la carrière du peintre belge. De 1943 à 1947, son style surréaliste inquiétant laisse place à un art solaire aux couleurs vives, sa « période Renoir ». Il peint fleurs, nus et paysages champêtres. Plus de 70 tableaux. « Ils esquissent une fantasmagorie de paysages enchantés, de baigneuses étranges, de fleurs multicolores et de scènes érotiques qui dialoguent avec des chefs-d’œuvre de Renoir, offrant un parcours de peinture jubilatoire », écrivent Laurence des Cars, Présidente des musées d’Orsay et de l’Orangerie et Cécile Debray, directrice du musée de l’Orangerie. Sa touche évoque l’impressionnisme. Un pont évident se crée avec Renoir.

Tempêtes et naufrages. De Vernet à Courbet

Musée de la Vie romantique Hôtel Scheffer-Renan, 
16 rue Chaptal 75009 Paris
Jusqu’au 12 septembre 2021
https://museevieromantique.paris.fr/fr

Paul Huet, (1803-1869), Brisants à la pointe de Granville (Manche), vers 1852, huile sur toile, 68 x 103 cm, Musée du Louvre, département des peintures, Paris, France. Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda

La mise en scène de cette exposition nous plonge dans l’ambiance d’une embarcation prise dans la furie des éléments. La tempête est représentée par des tableaux, dessins, manuscrits, extraits de grandes tempêtes littéraires d’Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Jules Michelet, Heinrich Heine… lus par Guillaume Gallienne de la Comédie Française. Mais aussi par de la musique avec une bande sonore constituée en partenariat avec la médiathèque musicale de Paris. Diffusée dans l’une des trois salles, elle inclut des tempêtes musicales de Beethoven, Liszt, Berlioz, Wagner et Rossini. « La pluralité des arts est consubstantielle du romantisme, rappelle Gaëlle Rio, Directrice du musée. Ce n’est pas seulement un courant pictural, c’est aussi un mouvement intellectuel et artistique large qui touche la musique et la littérature. Le drame de la tempête séduit les romantiques, qu’ils soient peintres, écrivains et musiciens. A la croisée de tous ces arts, c’est le thème romantique par excellence ».

Luxes 

Musée des Arts décoratifs
107 rue de Rivoli 75001 Paris
Jusqu’au 18 juillet 2021 
https://madparis.fr

Trésor de Boscoreale coupe sans pied Paris, musée du Louvre Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) Hervé Lewandowski Paris

De Gizeh à Palmyre et Rome, de l’empire du Milieu aux cités Incas et à la Polynésie, cesréalisations époustouflantes de métiers d’art sont autant d’invitations au voyage. Elles fournissent surtout les clés pour comprendre ce qui fait du luxe l’incarnation de grands faits de civilisation. L’idée est répandue que « luxe » vient du mot latin désignant la lumière, ce serait ce qui brille, ce qui a de l’éclat. Alors qu’étymologiquement, il vient de « luxus ». « Adjectif signifiant « déboîté », « disloqué ».