Dans sa collection hiver 2015, Kris Van Assche présente des pulls fins à col haut faits de pièces de mailles de différentes couleurs (vert, mauve et noir) assemblées entre elles. C’est une démonstration de savoir faire tant l’opération semble compliquée à réaliser, mais visuellement, c’est la pièce de la collection que j’aime le moins. En revanche j’aime beaucoup les pulls gris, construits avec le même principe mais avec un col rond et dans des camaïeux blanc, gris clair, gris et gris foncés. Certains tons ont une maille verticale et d’autres horizontale. L’aspect rappelle les tenues camouflages des militaires. C’est probablement l’idée de départ : réinterpréter ce motif omniprésent dans la mode depuis plusieurs années. La même proposition est faite dans des tons bleus. D’ailleurs Kris Van Assche explique : « Pour cette saison, j’avais en tête l’image d’un soldat urbain. C’est fondamentalement une collection urbaine car j’aime les costumes, les vêtements de travail et les personnes actives ». Habituellement, il détourne les vêtements de sport. Cette fois, l’esprit est plus militaire. Il ajoute : « Je pourrais imaginer un homme à vélo à New York risquant sa vie. Une sorte de city warrior ». Les pantalons avec leur coupe très droite font très habillés. Et les costumes ont une coupe rectangulaire. Certains avec fermeture simple à 2 boutons. D’autres une fermeture croisée avec la même idée d’empiècement que sur les pulls, mais réalisée de manière plus discrète. Pour se protéger du froid, des parkas entre l’anorak d’explorateur et le bombers dans un vert satiné avec une capuche et de la fourrure. Des manteaux gris à fermeture croisée et rouge à fermeture simple. Voici quelques passages :
Boris Bidjan Saberi nous avait habitué à des coloris minéraux sombres : gris cendre, couleurs de terre et de pierre, noir. Le défilé de sa collection hiver 2015 a débuté par des couleurs rouges. Premier passage : une salopette baggy portée sur un T-shirt rouge bi matière à épaule raglan avec le corps transparent et les manches opaques, des gants et botines rouges. Vient ensuite un manteau tricot, fermé en haut, un pantalon baggy court, des bottines, et un top rouge sombre. Le 3ème passage montre aussi un camaïeu de rouges avec un pull rouge sombre porté sous un top de cuir sans manche. Puis vient un passage bicolore avec un pantalon noir porté avec un manteau rouge très fitté. Le passge suivant est l’un de mes préférés avec un manteau à la construction complexe et des variations de rouges. La suite présente des vêtements montrant toutes les nuances de rouge, du plus clair au bordeaux. Puis, peu à peu les pièces laissent la place au noir avec des vêtements évocant le nomadisme, comme c’est souvent le cas avec le créateur, avec des manteaux fantastiques qui montrent un grand savoir faire en tayloring et travail de drapage.
La collection automne hiver 2015 d’Andrea Crews s’intitule « Race and Rave ». Elle s’inspire de l’univers des teufeurs « Il a la vitesse dans le sang et le rythme dans la peau. Il est no limit, et il est prêt à conduire loin pour danser longtemps. Il en a fait des kilomètres à travers la campagne à la recherche de le teuf perdue » (…) Il aime danser sur de la tech, de la minimale, de l’industrielle ». Le défilé s’est tenu dans un parking souterrain. La collection présente des capes ponchons, des sweates, bonnets, des manteaux impression rubber, en siliconesur néoprène. Une saccoche banane pour un accès rapide à son téléphone et son sifflet. Des joggings 3 pièces, des complets en molleton, jersey et matières techniques. Des hoodies et shorts de basketteurs extra larges.
Pour sa collection homme automne / hiver 14, Paul Smith s’est inspiré du style « psychédélique brumeux » de Jim Morrison. Avec des couleurs chaudes alliées à un style décontracté.
Un pardessus taillé dans un tissu de tapis, des jacquards notes de musique : le décor est planté dès les premiers passages. Le drapé est exagéré, les épaules arrondies et les manches longues. Le look est complété par des pantalons baggy Oxford coupés avec un volume extrême. Tout au long des pulls en cachemire, pulls à capuche en peau de mouton bordée et ponchos. Des vestes cintrées portées avec des tricots. En motif : palmier, flamands rose, chameaux et singes qui dansent sur des tissus de tapis finement tissés en Suri alpaga. Cette collection est l’une des plus colorées de la fashion week avec des couleurs de coucher de soleil orange, des nuances de sable, des bleus profonds, des roses.
Voir : Les mannequins en back stage.
Pour l’hiver 2014, agnès b a créé une collection avec 4 thèmes. Le premier, City Daily wear est composé de costumes en tweed, vestes tricotées en laine, jeans en toile japonaise. Les tons sont gris, bordeaux, marrons, noirs. Le 2ème, rassemble des vêtements décontractés dédiés au week-end : Le blouson est à l’honneur dans ce thème. En laine mérinos, cuir grainé et tissu technique. Des manteaux à chevrons en laine, des pantalons en velours, des chemises imprimées et des pulls en cachemire. Ce vestiaire est décliné dans des gris charbon, des bleus marine et une palette de gris. 3ème thème, Officewear : Des costumes en tissu italien, costumes à chevrons, en laine fine, à rayures ainsi qu’en double fils bleu gris et bordeaux. La palette de couleur est assez sombre et hivernale avec des noirs, des gris, du lie de vin, le tout rehaussé par des cravates en laine imprimée. 4ème thème : Let’s have fun. Un hommage au rock n’ roll. Les coupes des pantalons et des vestes sont slims, le noir est prédominant, le cuir se mélange aux imprimés exclusifs de photos d’agnès exprimant ainsi sa passion pour l’art, la culture, la nuit, ainsi que des imprimés d’œuvres d’art de l’artiste Harmony Korine.
Comme à son habitude, agnès b. laisse également une carte blanche aux artistes. Ils s’expriment sur des t-shirts. Cette hiver, les invités sont Benoit Jammes, Ikon, Skki, Jay one, Jonone, Philippe Baudelocque, Imigongo….
agnès b. aime le cinéma et accueille Adrien Beau, un jeune acteur, réalisateur et ami de la styliste dans le cadre d’une carte blanche au sein de sa collection Homme Hiver 2014. A travers quelques silhouettes, il nous dévoile son univers : costumes 3 pièces très près du corps, cravates étroites, cols de chemises montants, guêtres blanches, knickers en velours de coton tabac, un univers bien à lui. « J’ai souvent dessiné des costumes pour mes films mais c’est la première fois qu’on me propose de dessiner une collection. Agnès m’a donné carte blanche. Alors j’ai simplement dessiné ce que j’aimerais porter ou voir dans la rue. J’imaginais des jeunes très ironiques et un peu moqueurs qui se seraient accaparés tous les clichés du respectable vestiaire du Monsieur accompli, du 3 pièces à la robe de chambre matelassée… Du coup, ça m’a amené à un 19ème siècle d’opérette tel que le cinéma d’épouvante a pu nous le montrer dans les années 60-70 », explique-t-il.
Après le Bauhaus, pour la collection hiver 2014 de Wooyoungmi les créatrices ont imaginé un homme idéal, parcourant les musées d’art contemporains à travers le monde comme la Tate Modern de Londres ou le Guggenheim de Bilbao. Les formes sont arrondies, notamment les épaules, les manteaux et sweaters sont allongés dépassant les vestes, pour un effet cocon. Les vestes deviennent des manteaux et vice versa. Les coloris sont le bleu pétrole, le prune, le bleu marine et le kaki.
Traditional tailoring is re-worked through the inclusion of bonded inserted elliptical lapels; outwear is lengthened and given rounded shoulders and sleeves, creating a cocoon effect; sweaters are lengthened to be seen neneath jackets, jackets become coats and vice versa. Also key to collection is a one-piece, two-step trouser that gives the perception of blocked layers in every outfit.
Je poursuis mes présentations des défilés de la fashion week avec John Lawrence Sullivan, la marque du créateur de mode japonais Arashi Yanagawa, ancien boxeur professionnel. Pour l’hiver 2014-2015, il propose une collection de vêtements en apparence assez classique mais avec un twist, comme cette veste de costume à fermeture croisée à un seul bouton. Un blouson de cuir, en agneau plongé, mix entre en perfecto et un blouson militaire avec des pattes aux épaules. Des duffle coats revisités. Des capes de type caban avec des manches intégrées. Des pulls et écharpes poilus. Des ensembles à carreaux avec chemise, veste, pantalon, écharpe : le tout avec exactement le même motif en bleu et en rouge. La collection laisse une large place au rouge : sous forme de petites touches, de chaussures ou de grandes pièces comme les manteaux. autre surprise, des matières brillantes qui ressemblent à de la toile cirée.
La 19ème collection de Kris Van Assche s’intitute « Run ».
Comme toujours, le créateur s’est attaché à transformer et transposer la tradition, la rendant plus dynamique, large et sportive. Il réinterprète des chevrons « herringbone » et le motif pied de poule, en jouant avec leurs dimensions. Certains se présentes sous forme de patchs. « Je regardais le travail de John Baldessari, dont le photoréalisme noir et blanc entre en contraste avec les lumineuses couleurs abstraites. La photo « Running Man » d’un homme dans un costume noir, qui court très rapidement, son visage caché par un grand point bleu. Cette idée d’un élément formel en contraste avec une idée du sport, quelque chose de ludique, c’est exactement, ce que j’avais en tête », explique Kris Van Assche.
Tradition is transformed and transposed, made dynamic, enlarged, sporty and ultimately made into a pop statement of intent by Kris Van Assche this season. Taking traditional key motifs, such as the chevrons of herringbone or the individual teeth of houndstooth, playing with their scale, transforming them into blown up photo prints or transposing them to fleeced appliques, has made such motifs of the traditional in menswear into dynamic fashion statements that run throughout the collection and give a sense of graphic immediacy. “I was looking at the work of John Baldessari, that black and white photorealism contrasted with bright, abstracted colour. There is a picture – Man Running – that has a man in a black suit, running really quickly, his face obscured by a big blue dot. That idea of a formal element contrasted with an idea of sport, something playful with abstraction all fitted with things I was thinking about.
Photos : Le blog mode de l’homme urbain
Pour Lanvin Homme, Alber Elbaz et Lucas Ossendrijver ont imaginé les silhouettes de la collection automne hiver 2014 « Comme des reflets de la personnalité de chacun des modèles. En affirmant leur authenticité, ils esquivent l’anonymat d’un monde globalisé par Internet. Cette collection, ancrée dans le présent, joue sur les proportions, les coupes, les matières et les couleurs “digitales“. Une liberté, luxe véritable, à l’écoute des besoins de l’homme d’aujourd’hui. Tout est donc question d’options et de choix dès les premiers passages ».
Un manteau tout en volume et sans doublure. Un blouson biker en cuir doublé de fourrure et aux coutures élastiques. Une longue écharpe frangée portée en trompe-l’œil sous un blouson préfigure une jupe ethnique. Des pantalons droits inspirés des années 60 skinny ou évasés. Des chemises à col collé et sans bouton. Des mélanges de textures : fourrure teintée, cuir très fin, laine bouillie et résille coton.
Parmi les pièces fortes :
Un trench double coton beige ou noir, dévoile une architecture kimono, fait d’une seule pièce à manches trois quart. Son col orné d’un zip épais permet de l’ôter et les larges boutons pressions camouflés permettent de le fermer intégralement.
Un manteau en laine double face, doublé de fourrure teinte, est constitué d’applications cousues à la main, qui révèlent sa construction.
Un modèle sportswear oversize, froncé à la taille, et plissé sur le devant comme un revers, est travaillé dans une nouvelle matière technique : un nylon de soie qui structure sa silhouette en lieu et place de sa coupe.
Un passage noir et blanc met en contraste pulls en laine japonaise, chemises blanches imprimées de motifs graphiques, et cravates coordonnées, tous soulignés d’épingles de sureté en métal laqué bicolore.
Une veste boxy en laine, presque trop longue, est quant à elle portée avec un top loose et des pantalons très étroits.
Une veste en cuir réinvente ses proportions dans une couleur digitale bleue violet. Soulignée d’une doublure rose graphique, cette pièce se porte sur un sweatshirt oversize en laine et flanelle noire, orné d’une application de fourrure framboise.
Les derniers passages mettent en scène des éléments du corps sans identité, symboles de l’effacement des personnalités. Sous forme d’applications de satin évoquant Matisse ou Picasso, ils sont cousus sur des sweatshirt ou des t-shirts.
Les couleurs sont bleu grège, gris vert, rose, noir profond, framboise, noir et blanc.
Côté accessoires, des sneakers aux teintes électriques, bicolores noir et blanc, ou en lézard précieux, camouflent leurs lacets par une languette zippée. Les sacs Messenger portés à l’épaule, les nouvelles pochettes en cuir rigide, et les sacs à dos en serpent blanc, étoffent l’allure.
Tous les vêtements du vestiaire masculin ont 3 origines : l’art du tailleur traditionnel, les habits utilitaires (notamment les tenues de travailleurs) et uniformes militaires.
Kris Van Assche a toujours aimé mêler les 3. D’où le mélange dans cette collection Dior homme hiver 2014, de manteaux classiques, costumes formels, gilets multipoches, jeans, ciré jaune, parkas kaki, blousons d’aviateurs en nylon japonais….
Pour le coté formel, Kris Van Assche s’est inspiré des archives de Monsieur Dior et des costumes de Savile Row.
Savile Row est une rue de Londres connue pour ses tailleurs sur mesure, comme Kilgour, Huntsman & Sons, Richard James, Ozwald Boateng… et ses boutiques de luxe proposant des costumes, comme Hardy Amies.
Kris Van Assche a remis en perspective les archives de Dior masculine en termes de tissus, comme celui du costume à rayure tennis, et féminines avec des broderies de la couture, des porte-bonheur emblématiques comme le muguet, la rose, l’étoile, le cœur, la pièce de monnaie. On les retrouve sous forme de broderies, d’imprimés, de maille ou de bijoux.
Le formel est parfois détourné jusqu’à devenir non conventionnel. Par exemple, les pois de cravate se retrouvent brodés sur des silhouettes entières, des sacs, des souliers.
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