La fashion week homme de Paris de présentation des collections Mode homme été 2024 s’est terminée dimanche. Parmi les grandes tendances qui ressortent, celle de réduire le plus possible la quantité de tissu portée, avec des vêtements sans manche, énormément de débardeurs, et des shorts. Beaucoup de mannequins ont défilé torse nu. Par ailleurs, vestes et pantalons sont amples et souples. Les créateurs anticipent sans doute des canicules à répétition.
La fashion week est l’occasion pour beaucoup de stylistes, blogueurs, journalistes, photographes et passionnés de mode de porter leurs vêtements les plus stylés et originaux. Beaucoup ne manque pas d’humour. C’est souvent très ludique. Certains même se déguisent. Nous avons des mousquetaire, princesse intergalactique, cheveux bleux (qui reviennent très à la mode cette année), yétis, look je sors de la douche en peignoir ou de mon lit en quasi pyjamas, littéralement habillés comme un sac Balenciaga, des couleurs flashy, des associations et accessoires plus ou moins probables, des pantoufles.
Voici quelques uns de mes looks préférés.
Après Avoc, Walter Van Beirendonck, Dior Homme, Lanvin, Balmain et Paul Smith, je poursuis la présentation des défilés de la fashion week de Paris avec Thom Browne.
Le designer américain, qui est aussi le directeur artistique de Moncler, est un maître de la mise en scène et ses défilés sont attendus comme des performances.
Cette fois la scène se passe dans un luxueux club de gentlemen. Abandonné, ses meubles, un lustre gigantesque et des auteuils Chesterfield, sont recouverts de draps blancs. Deux hommes arrivent pour lever ces voiles. Le voyage dans le temps peut alors commencer.
Arrive un homme presque habillé de haillons et le visage caché par un chapeau melon. Ses vêtements luxueux sont usés, troués, rapiécés. Nous voilà face à un gentleman businessman qui a subi la grande dépression économique de 1929, son complet Prince de Galle a connu des années de misère, ou un officier forcé à l’exil qui porte chaussettes trouées et valise. A chaque fois, un autre homme arrive avec la même tenue, mais dans un état un peu meilleur. Puis un 3ème avec les vêtements neufs, ce qui permet alors de découvrir des matières luxueuses dans toute leur splendeur, certaines associées traditionnellement à la Haute Couture : des manteaux de fourrure de castor ou d’astrakan, un tailleur en lainage bouclette. Une fois de plus Thom Browne nous fait une démonstration de savoir-faire. Les 13 tenues du défilé sont présentées ainsi. Puis les hommes se retrouvent face à face comme devant un miroir, affrontant leur passé ou leur avenir. Thom Browne nous parle-t-il de la crise des subprimes de 2007 qui a déclenché la crise financière de 2008 ou nous met-il en garde contre un avenir incertain?
A la fin, les spectateurs sont autorisés à déambuler autour des mannequins, ce qui permet de voir les vêtements et de prendre des photos de près.
Pour l’automne hiver 2016, Paul Smith revient sur les codes de sa marque, avec le tailoring britannique qu’on lui connaît, des rayures et des imprimés.
Les rayures sont emblématiques du style Paul Smith. Elles apparaissent souvent dans cette collection, mais de manière discrète, avec souvent une seule rayure verticale sur les tricots en cachemire, la longueur des manteaux, des vestes et pantalons.
Les motifs sont des dinosaures, des pèches et des imprimés cachemire. Les dinos sont imprimés ou apparaissent sous forme de jacquards en relief. Les pèches sur des bombers rappellent que Paul Smith a été l’un des pionniers de l’impression photo sur tissu.
Le manteau Epsom est la pièce maîtresse de la collection. Il est décliné de différentes manières : tout doux avec l’aspect d’un peignoir, en mouton retourné. En cachemire, arrivant sur ou sous le genou, avec revers et revers crantés, simples ou double boutonnage et fermeture croisée. Souvent dans des couleurs très vives et contrastées avec notamment l’association de rouge et de vert.
Avec des pulls fins sans manche et des vêtements ouverts laissant apparaître les torses nus, Lanvin table sur un hiver doux : gilet déboutonné, veste en jeans dézipée, chemise ouverte… Parmi mes pièces préférée, un manteau en voile de laine aiguilleté et plissé, construit en double face, imprimé de mini pied de poule et contrasté de carreaux sur la doublure, porté à même la peau juste noué comme un peignoir,…. Les vêtements qui tiennent chaud sont néanmoins présents comme ce blouson orné d’un patchwork de suède et de veau façon poney. Ou un blouson en mouton retourné. Les volumes sont larges, les pantalons amples.
« Pour ses dix ans à la direction du style homme de la maison Lanvin, Lucas Ossendrijver a choisi de replonger son regard au cœur de son métier : le vêtement ». Larges surpiqures apparentes, chemises imprimées façon patchwork puis sur-teintes à la main, manches de vestes construites à l’envers au gros fil, ceinture cachée, manteau de fourrure orné d’anneaux de métal et de lanières de cuir ou entièrement monté à l’envers. Le luxe se laisse percevoir dans détails.
(Les 2 premières photos proviennent du service de relation presse de Lanvin).
Ça brille ! Quel faste ! Ce défilé est probablement le plus spectaculaire de la saison. Dans le somptueux Hôtel Potocki à Paris, avec un orchestre d’une vingtaine de musiciens, violonistes, harpiste…, Olivier Rousteing a présenté un déploiement de richesse, de magnificence avec des broderies brillant de mille feux (ce qui ne se voit pas sur les photos). C’était parfois presque trop avec un coté prince charmant au bal.
Mais la perfection des coupes, le style officier, les cuirs matelassés, font de ce défilé l’un de mes préférés de la fashion week. Le créateur explique que sa collection s’inspire de l’état d’esprit et du style des aventuriers, soldats et scientifiques à leur retour d’explorations, à Paris. « Derrière notre inspiration, une appréciation du rôle de Paris comme ville lumière. Cette ville a une histoire longue et unique d’ouverture sur le monde et de célébration de ce qu’il offre de meilleur. Quand les explorateurs revenaient à Paris, ils excitaient Paris avec leurs découvertes ». La collection combine des influences traditionnelles françaises et étrangères aristocratiques et militaires dans un style urbain actuel. On retrouve des tartans écossais, des Jacquards français et lainages japonais.
Dans un décor de skate parc rouge et lumineux, en contraste avec un énorme lustre qui le surplombe, la collection Dior Homme hiver 2016 montre un homme qui se souvient de ce qui l’a forgé dans sa jeunesse.
Au sujet de la collection, Kris Van Assche explique : « La notion d’hybride irrigue la collection. Aujourd’hui, personne ne rentre dans une seule case. La pluralité domine nos existences, ainsi, cette saison, la mémoire de la culture new wave se mêle à celle du skate sans oublier les traditionnels pour s’ancrer dans une modernité ».
La collection montre des vêtements avec des volumes en contraste. Des pantalons amples portés avec des vestes ajustées. « Les carreaux noirs et rouges, les pièces issues du workwear répondent aux icônes de la new wave, du trench au polo via le jean. La chemise de popeline blanche reprend en volume les motifs de carreaux alors que ses poignets se fendent pour devenir mitaine. Les longs manteaux de cachemire se transforment en matelassé ». Des broderies sur les jeans et les accessoires sont un clin d’œil à la tendance « do it yourself », à faire les choses soi-même. Parmi les motifs : des pulls aux jacquards scandinaves, des imprimés de roses sur des imperméables, jeans et doudounes.
Les défilés de Dior Homme à Paris attirent toujours énormément de personnalités : chanteurs, acteurs, artistes. Au défilé de présentation de la collection hiver 2016 étaient présentes entre autres : A$ap Rocky, Rami Malek, Christian Slater, Oliver Sim du groupe The XX, le mannequin Victor Nylander, l’acteur chinois Yang Yang, le chanteur de K-pop Choi Seung Hyun aka T.O.P. du groupe Bigbang avec G-Dragon, Lambert Wilson, Rod Paradot et Karl Lagerfeld qui ne manque jamais un défilé de la maison Dior Homme.
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