Hier, alors que je me promenais avec mon ami Thomas, qui est styliste, il me dit : « Quoi ?! mais tu n’as pas encore écrit sur le normcore ? » Le normcore, c’est cette tendance mode, qui semble être un no look, le style de l’immense majorité des gens, et peut-être que je dois m’inclure dedans, qui sont stylistiquement non impliqués et portent des vêtements quelconques. La grande différence avec le no look, c’est que cette banalité est choisie, volontaire. Admirez le paradoxe. Le normcore, ce serait la normalité décalée. Se différencier en refusant la différence. Vincent Glad dans son article sur Slate écrit « Plus hipster que les plus hipsters, soyez fou : soyez normal ». Il définit cette tendance comme : « Une «fadeur stylisée» et «consciente d’elle-même» ». Le cabinet de tendances new-yorkais K-Hole cité par Vincent donne la clé : « Le vrai cool est de tenter de maîtriser la normalité ».
Le normcore se tourne beaucoup vers les années 90 avec ses horribles blousons à soufflets, ces sweats à capuches basic, des jeans droits, survêts années 90 un peu brillant, veste de jogging coupé en V, des matières parachute, un K-Way, et même des laines polaires…
Tout a déjà été écrit sur cette tendance : d’où elle vient, ce qu’elle signifie, comment elle se décline,… Alors j’ai plutôt envie de me pencher sur cette question : le normcore peut-il ne pas être normchiant ?
Pour être sexy avec ces vêtements basiques, il faut un parti-pris de style, jouer le décalage à fond, c’est le point commun avec la tendance ridicool dont j’ai parlé en 2011. Une autre astuce serait peut-être de piocher dans les basics qui peuvent être sexy comme les sweats et T-shirts à manches raglan, qui mettent les pecs en valeur. Ou encore de raccourcir ses bermudas.