Sexe : Quels sont les 5 moyens d’empêcher la transmission du VIH
Tasp, PrEP, capote, TPE, Trod, à l’approche de la journée mondiale de lutte contre le Sida le 1er décembre, voici le rappel des cinq possibilités permettant d’avoir des rapports sexuels sans risque de transmission du virus du Sida.
Il n’y a pas que la capote. D’autres moyens sont venus enrichir l’éventail d’outils de prévention du VIH au cours des années.
1/ Tasp : Indétectable = intransmissible
L’un des moyens les plus sûrs de ne pas être contaminé par le VIH est d’avoir un rapport sexuel avec une personne séropositive dont la charge virale est indétectable depuis au moins 6 mois. Cela va sembler contre-intuitif à certains. La transmission du VIH est impossible quand la charge virale n’est pas détectable. Impossible.
D’où le slogan indétectable = intransmissible apparu en 2016.
C’est ce qu’on appelle le Tasp (Treatment as Prevention). Le traitement comme prévention.
En moyenne, la charge virale d’une personne séropositive devient indétectable après 6 mois de traitement. Il est alors inutile d’utiliser un préservatif pour empêcher la transmission du VIH.
En effet, la transmission du virus du sida se fait par contact d’un liquide corporel contenant une forte charge virale avec les muqueuses.
Dans le cas d’une personne avec une charge virale élevée, par exemple parce qu’elle ne suit pas de traitement, qu’elle ignore être séropositive, cinq liquides peuvent contenir suffisamment de virus pour permettre une transmission : le sang, le sperme, le liquide pré-séminal, les sécrétions vaginales, le lait maternel.
L’échange d’autres liquides corporels est sans aucun risque dans tous les cas : salive, larmes, sueur ne peuvent pas transmettre le VIH.
Il est essentiel de se faire dépister régulièrement. En 2022, 43% des découvertes de séropositivité étaient des diagnostics tardifs, 27% intermédiaires et seulement 30% des diagnostics précoces, peu de temps après contamination.
Un dépistage précoce permet la mise sous traitement rapide, ce qui est indispensable pour interrompre les chaines de transmission.
Sources :
- https://www.unaids.org/sites/default/files/media_asset/undetectable-untransmittable_fr.pdf
- https://www.sante.fr/transmission-du-sida-vrais-risques-et-idees-fausses
- https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/infections-sexuellement-transmissibles/vih-sida/donnees
2/ La PrEP
Il s’agit d’un traitement préventif d’antirétroviraux à prendre avant et après un rapport sexuel potentiellement à risque. Un homme cisgenre, (le protocole est différent pour les femmes et pour les hommes trans) doit prendre 2 comprimés au moins 2 heures avant le rapport, puis un comprimé 24 heures après la première prise puis un comprimé encore 24h plus tard. Après la prise initiale de 2 comprimés, il est également possible de prendre un comprimé à heure fixe toutes les 24h, tous les jours.
Ce traitement préventif peut-être demandé à son médecin traitant. Avant d’obtenir sa prescription, il faut d’abord faire un ensemble de tests et dépistages pour vérifier que le patient est bien séronégatif et que son état de santé lui permettra de bien supporter le traitement. Des dépistages de toutes les IST, tests et analyses sanguines sont à refaire tous les 3 mois.
On peut considérer que c’est un moyen de prévention du VIH plus sûr encore que la capote car celle-ci peut se déchirer, glisser, être retirée en cours de route, être oubliée à cause de l’alcool ou d’autres raisons. En revanche, la Prep ne protège pas des autres IST : Hépatite, syphilis, gonorrhée et chlamydia.
La Prep est prise en charge par la sécurité sociale. Elle a été mise en place en 2016.
Plus d’info : https://www.aides.org/prep
3 / La capote
Le préservatif est un moyen totalement sûr d’avoir des rapports sexuels sans aucun risque à condition qu’elle soit bien utilisée, uniquement avec un lubrifiant à base d’eau. Jamais de matière grasse qui rend la capote poreuse.
4/ TPE : Traitement post exposition
Que faire si la capote a craqué ou si elle n’a pas été mise ? Ou si l’on a publié de prendre sa PreP ?
Idéalement dans les 4 heures et au plus tard 48 heures après une potentielle exposition au VIH, mais le plus tôt est le mieux : direction les urgences, un centre de dépistage CeGIDD ou un CSSAC. L’idéal est d’y aller avec son partenaire. Après évaluation du risque avec un médecin, un traitement post exposition est proposé. Le TPE n’est pas le même traitement que la PreP. Il est bien plus dur et dure 4 semaine.
Le traitement post exposition a été mis en place en 1998.
Pour savoir où aller, appelez Sida info service 0800 840 800 sida-info-service.org.
Haute autorité de santé : Le traitement préventif post exposition au VIH
5/ Trod VIH
Le cinquième moyen de prévention, un peu moins sûr à court terme, est le Trod, Tests Rapides d’Orientation Diagnostique. Les deux partenaires peuvent décider d’aller faire un test rapide ensemble dans un centre de dépistage et prévention. Une goutte de sang prélevée au bout d’un doigt et le résultat arrive en quelques minutes. Il existe aussi des auto tests.
https://www.lecrips-idf.net/vih-sida-test-rapide
Ce test, comme tous les tests de dépistage, ne recherche pas le virus lui même. Il repose sur la recherche des anticorps contre le VIH-1 et le VIH-2 et de l’antigène P24 du virus.
Ces anticorps n’apparaissent pas immédiatement après contamination. La séropositivité n’est détectable qu’après plusieurs semaines. Un Trod informe avec certitude sur l’état sérologique d’il y a 3 mois donc 12 semaines.
Donc en l’absence de prise de risque au cours des 3 mois précédents, les partenaires s’ils sont tous deux sûrs d’être séronégatifs, peuvent décider de se passer de moyen de prévention.
Douze semaines, c’est le discours simple et 100% sûr. En regardant plus en détail :
L’antigène P24 du virus donne aussi des indications. Il est détectable environ quinze jours après la contamination (entre le 7ème et le 21ème jour après contamination). Et il persiste une à deux semaines avant de se «négativer».
On peut aussi faire un test par prise de sang. Les résultats sont parfois donnés le jour même, ou quelques jours après. Les anticorps anti-VIH deviennent détectables par les tests ELISA en moyenne dès 26 jours.
La période sans détection se trouve ainsi très réduite.
Pour en savoir plus :
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