Frédérick Bousquet : « L’homophobie est une haine qui montre le plus mauvais visage de la race humaine ».
A l’occasion de la présentation de nouvelle fonctionnalité « suivi de la natation » des montres Withings Activité et Activité Pop, j’ai eu la chance de rencontrer et photographier Frédérick Bousquet. Avant de répondre à quelques questions sur les nouvelles technologies, ses tatouages et la mode, il m’a parlé de l’agression homophobe dont a été victime Mélanie Hénique il y a 8 jours.
Aujourd’hui la marque Hom, de sous-vêtements et maillots de bain pour homme, a annoncé un partenariat avec 8 membres de l’équipe de France de natation. L’occasion de réaliser des interviews de certains d’entre eux que je vais publier jour après jour.
L’exemple le plus marquant est Rick Genest, ce jeune homme entièrement couvert de tatouages reproduisant un squelette, qui a défilé pour Mugler Homme et que l’on a vu dans un clip de Lady Gaga.
Beaucoup de jeunes mannequins sont tatoués. Ils n’ont pas un petit tatouage discret, caché, placé de telle manière que des vêtements le couvriront. Beaucoup sont tatoués aux avant-bras, jambes, cou, visage. C’est assez nouveau. Dans les années 90, les modèles étaient encore là avec leur identité fraîche et proprette pour porter l’image élégante des marques.
Alors bien sûr ces mannequins-là ne vont pas défiler pour de grandes maisons à la clientèle conservatrice, mais plutôt pour des marques créatives, à la recherche d’excentricité et d’anticonformisme. Non-conformisme? Attitude de refus des normes sociales, morales, intellectuelles, esthétiques. Dans les années 70 et même 80 se faire tatouer était de toute évidence une démarche non conformiste. Peu de gens l’étaient. C’était le truc surtout des routiers, légionnaires, homos… C’était réservé aux durs. A l’heure où « toute » la jeunesse » est tatouée, en 2011 le tatouage est une nouvelle norme sociale. Pour y échapper lorsque l’on veut « dire » : « je suis marginal », la solution consiste à pousser le bouchon un peu plus loin avec des motifs indélébiles gravés à des endroits inhabituels : avant-bras, cou, visage.
Pour nos (très très) jeunes mannequins c’est un moyen de se ré-approprier ce corps, utilisé à des fins mercantiles, qui est le leur et à échapper au rouleau compresseur du stylisme.
Photos : Le blog de l’homme urbain. Copie et reproduction interdites.
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