LaRude : un artiste entre introspection et performance

La rude

À l’occasion de la sortie d’Autopsie pré-mortem, nouvelle chanson de son prochain album, sur la crise de la trentaine, le chanteur LaRude se confie sur ses textes sombres mais salvateurs, l’esthétique de ses clips, son goût pour les vêtements vintage et les contrastes entre douceur et brutalité.

Aujourd’hui sort ta nouvelle chanson Autopsie pré-mortem, de quoi parle-t-elle ?

La Rude

LaRude : Cette chanson fait partie d’un ensemble. Elle s’inscrit dans la création d’un album à venir qui parle de la crise de la trentaine. Elle est écrite dans le creux de la vague, à un moment de bilan, qui donne l’impression que tout est sombre, dans l’œil du cyclone. Elle parle de mes défauts, même si les traits tirés à leur paroxysme ne sont pas toujours très vrais. En en parlant autour de moi, je me rend compte que cette crise, je ne suis pas le seul à la vivre. Mais le refrain est plus positif. C’est une ode à la clémence qui serait bon de s’apporter à soi-même quand on est dans un moment sombre de sa vie.

Les paroles de tes chansons sont souvent sombres, d’où te viennent-elles ?

Je pense que ma plume est plus aiguisée quand je suis sincère donc quand je vis quelque chose de fort. Ecrire me permet d’extérioriser des sentiments et de ne pas les laisser me ronger, rester quelqu’un de positif même si mes paroles peuvent être sombres.

Comment avez-vous créé ce son si original en introduction de ta chanson L’homme minimum ?

Je suis passé derrière un micro. J’ai enregistré la tonalité les mots « un homme minimum » et dessus on a mis des effets en post-prod, des filtres, vocodeur pour obtenir ce chant mystérieux, limite un peu tribal, mystique sur une chanson dansante. L’inspiration de base vient d’une chanson du groupe Sofi Tukker.

Comment trouves-tu l’inspiration esthétique de tes clips ?

Ce qui aide à faire le lien, c’est que c’est la même équipe de réalisation. Je coréalise avec Marina Pangos. J’aime que le clip raconte une histoire, soit un point de vue qui s’ajoute à ce que les paroles racontent. Par exemple Mon bel amour parle d’une relation à deux. Tandis que le clip montre une ambivalence de bisexualité, une relation à trois, et souligne le fait que les histoires d’amour se finissent mal en général. Alors que ce n’est pas du tout dans les paroles.

LaRude est l’anagramme de ton nom Delarue, est-ce aussi pour désigner un homme, rude mais déconstruit avec l’article défini féminin « la », je veux dire par là rude mais qui ne tombe pas dans la masculinisme ?

Oui il y’a de ça, mais je définis ma musique comme de la poésie coup de point. Cette opposition entre quelque chose de léger, beau, construit et quelque chose de plus dur, terrien, définit bien ma musique.

Tu as écrit les paroles françaises de la comédie musicale Oliver Twist, mais sous ton nom Christopher Delarue, y a-t-il une raison à ça ?

J’écris des livrets de spectacle depuis des années sous mon nom d’auteur, civil. Tandis que LaRude est un projet artistique solo avec une identité propre.

Quel est ton rapport aux vêtements sur scène : est-ce une armure, un déguisement ou une extension de toi ?

J’adore les habits, les pièces un peu particulières, surtout vintage. Sachant que La Rude est une extension de moi, il est important d’avoir une représentation qui me ressemble, qui me fasse du bien quand je monte sur scène.

Est-ce qu’un lieu de ton enfance pourrait devenir un clip, sans rien changer ?

Mon collège. Une prochaine chanson, qui sort en juin, s’appelle Monstre. Elle parle de harcèlement scolaire. Le collège n’a pas toujours été très rose.

Que penses-tu des intelligences artificielles ?

Waou,… je pense qu’il y a un souci non pas dans leur création, car elles peuvent aider l’humain, mais plus dans ce pourquoi on les utilise. La technologie est là pour nous enlever des aspects négatifs et compliqués de la vie. Le problème c’est quand on lui donne l’aspect créatif. Car on déleste l’humanité de ce qu’il a de plus beau.

J’ai demandé à l’une d’elles de te poser des questions. Elle m’en a proposé 20 complètement perchées. Je te propose d’en choisir deux.

Quand tu écris, est-ce que tu cherches à comprendre le monde ou à te faire comprendre ?

Ni l’un ni l’autre. J’écris de façon très égoïste, pour raconter des choses, parce qu’à un moment donné je trouve une tournure de phrase jolie. Parce que j’ai envie de parler d’un sujet qui me touche, à ma manière, mais jamais pour être entendu vraiment. Je ne réfléchis pas à ce que le public va penser de ce que j’écris.

Si tu devais refaire un album de chanson française des années 70 en entier, ce serait lequel ?

J’aurais aimé écrire pour Nougaro.

Quels sont tes concerts prévus ?

J’ai une série, qui commence à Sainte pour les 20 ans de l’association Adheos le 2 mai. Puis à la pride de Reims le 24 mai. Je ferai la première partie de Tifene à Paris au César Palace le 26 mai. Puis Nancy le 7 juin à l’Afterpride, concert d’une heure, avant Barbara Butch.

Larude autopsie pre-mortem