Comment soulager une migraine ?
Qu’est-ce qu’une migraine ? Quels en sont les symptômes ? Quels sont les traitements ? Comment réduire la douleur ?
Des heures passées allongé dans son lit à ne pas pouvoir faire le moindre mouvement à cause d’une douleur atroce, ne pas pouvoir bouger ne serait-ce que le petit doigt. Et donc être dans l’incapacité de prendre ses médicaments. Tous les migraineux connaissent ce genre de situation. Les crises de migraines se manifestent de différentes manières. Avec la sensation par exemple qu’une aiguille à tricoter s’enfonce dans le cerveau à chaque battement du cœur, ou d’avoir une partie du cerveau enflée ou écrasée, ou encore de recevoir des coups de marteaux à l’intérieur de la tête.
1/ Qu’est ce qu’une migraine ?
Une migraine est un mal de tête spécifique qui survient par crises entre lesquelles le patient ne souffre pas. Elles durent de 4 à 72 heures. Si ce n’est pas le cas, si la douleur est continue sur une plus longue période, ce n’est pas une migraine. Elle se distingue d’une céphalée par plusieurs autres symptômes :
- La douleur est localisée d’un coté de la tête. Par exemple derrière un œil, au niveau du front, etc.
- La douleur est pulsatile : elle bat au rythme du cœur et elle est aggravée par un effort physique.
- Elle s’accompagne d’une hypersensibilité : à la lumière et/ou au bruit et/ou à certaines odeurs. Tous les stimuli sensoriels peuvent se montrer insupportables. Elle provoque parfois nausées et vomissements.
Le diagnostique est uniquement clinique. Il n’existe aucun examen pour le confirmer.
2/ Quelle est la cause des migraines ?
Elle demeure inconnue. On sait juste qu’il s’agit d’un disfonctionnement cardio vasculaire : dilatation des artères, interactions entre les vaisseaux sanguins et fibres nerveuses.
3/ Pour réduire le nombre de migraines, il faut identifier les facteurs déclencheurs
En revanche, il y a des facteurs déclencheurs de crises qu’il faut repérer pour prévenir certaines crises. Chaque migraineux est différent et ses crises sont déclenchées par des facteurs différents. Ça peut-être le changement de temps et de pression atmosphérique, la déshydratation, certains aliments comme le glutamate, ou comme les vins blancs et rosés, comme l’alcool de manière générale. Le glutamate est particulièrement néfaste. Cet exhausteur de goût, le E621, déclenche de violentes migraines. Il est souvent présent dans la cuisine asiatique (on appelle d’ailleurs les migraines qu’il déclenche le « syndrome du restaurant chinois »).
Les changements d’habitude provoquent aussi des migraines : repas décalé, décalage horaire, sommeil irrégulier. Le passage d’une période d’activité intense à une phase de repos et de détente. Le départ en vacances. Certaines odeurs : chlore, ammoniaque, poppers. La lumière éblouissante. Les vibrations. Prendre l’avion réunit un grand nombre des éléments que je viens de citer.
Mais parfois il est impossible d’identifier le facteur déclencheur.
L’autre moyen de réduire le nombre des migraines est de prendre un traitement de fond quotidien. Il faut en essayer plusieurs sur prescription médicale avant de peut-être trouver celui qui sera efficace. Comme le Nocertone. Certains d’entre eux sont des médicaments initialement dédiés à d’autres pathologies qui ont pu montrer une efficacité pour espacer les crises de migraines chez certains patients comme l’Epitomax qui est un antiépileptique. Les bêtabloquants comme le Propanolol. Le Laroxyl qui est un anti dépresseur. Mais chez certains patients, aucun de ses traitements de fond n’est efficace. Et ils provoquent souvent des effets indésirables.
4/ La révolution des anticorps monoclonaux
Depuis juin 2021, ceux qui sont en échec thérapeutique sur au moins deux traitements de fond et qui ont au moins huit crises par mois, peuvent se voir prescrire des anticorps monoclonaux.
Erénumab (AIMOVIG), galcanézumab (EMGALITY) et frémanezumab (AJOVY). Ces médicaments sont une avancée majeure qui révolutionne le traitement de la migraine. Il s’agit d’une injection sous-cutanée à réaliser une fois par mois. Un tiers des patients traités n’ont plus aucune migraine.
En moyenne, d’après les études réalisées sur des patients migraineux (source Revmed) dont la maladie n’avait pas suffisamment répondu à deux ou trois classes de médicaments pour prévenir les migraines, le nombre de crises est divisé par deux (voir également ce document de l’European Medicines Agency pour les détails). Ils sont sans effets secondaires. Le problème c’est que ces médicaments ne sont pas remboursés en France, alors qu’ils le sont dans 24 pays européens. Le traitement coûte entre 206 et 350 euros par mois.
Un autre anticorps est à l’étude avec une injection hospitalière tous les deux mois. Espérons que celui-ci sera pris en charge. D’autres nouveaux traitements, Vydura (Le Parisien) ou rimégépant, et Aquipta se montrent prometteurs.
5/ Comment réduire la douleur ?
Il faut prendre ses médicaments de crise prescrits par un neurologue le plus tôt possible, avant que la douleur ne s’installe et n’augmente. Il ne faut donc jamais se séparer de ses médicaments :
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens comme le profémigr (kétoprofène), le cébutid (flurbiprofène), Indocid (Indométacine), Apranax / Naproxène…
- Antalgiques (comme le Claradol caféiné).
- Opiacés.
- Les Triptans qui sont de puissants vasoconstricteurs : Sumatriptan, Maxalt, Zomig, Relpax, Almogran, Eletriptan.
Il n’existe pas de traitement type contre la migraine.
En attendant que le médicament fasse effet, bien se réhydrater. La caféine, qui est un vasoconstricteur, peut aider. On peut aussi réduire la douleur en ralentissant son rythme cardiaque en restant immobile et en ralentissant sa respiration. Certains migraineux voient leur douleur diminuer en prenant une douche chaude, d’autres avec une poche de glace, ou au contraire une poche chaude. Certains conseillent de se baigner les pieds dans l’eau chaude…
Il faut tenir un journal de ses migraines : noter les heures de début et de fin, les traitements pris, leur donner une note d’efficacité, noter ce que l’on a mangé avant, écrire tout ce qui aurait pu la déclencher, etc. Cela permet de voir si leur fréquence augmente ou pas, si les traitements perdent en efficacité et d’identifier les déclencheurs.
En cas de traitement inefficace, sachez que certains hôpitaux ont un service d’urgence qui accueille les migraineux faisant face à une crise rebelle au traitement.
Et vous, quelle est votre expérience ? N’hésitez pas à laisser votre témoignage en commentaire.
Publié le 9 août 2018. Mis à jour le 14 février 2023 et le 20 février 2024.
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