Boris Bidjan Saberi annonce la fermeture de sa marque

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Figure de la mode masculine avant-gardiste, Boris Bidjan Saberi, arrête sa marque. L’arrêt des activités est prévu d’ici juillet 2025. Cette décision marque la fin de vingt ans de création.

« Dans les conditions actuelles, et sans délocaliser la production, il nous est impossible de maintenir nos standards de qualité, d’intégrité et de constance », explique le créateur.

Son style mêle influences occidentales structurées et inspirations orientales plus fluides avec une attention aux détails, une esthétique brute évoquant des peuples nomades, des pièces artisanales mêlée à l’esthétique streetwear.

Pendant des années, Boris Bidjan Saberi a présenté ses collections à la fashion week de Paris et nous avons pu assister à plusieurs de ses défilés et souvent été autorisés à voir les derniers préparatifs en back stage.

Photos : Antoine Bienvenu pour le magazine de l’homme urbain.

Eté 2012 : Une collection dans des tons neutres : déclinant les beiges, kakis, noirs et taupés. Les vêtements sont souples et superposés avec un excellent travail de drapier. Ils évoquent les tenues de films post apocalypse avec beaucoup de tuniques longues, robes et autres vêtements à capuche, tous conçus pour protéger de la chaleur et des rayons du soleil. Mais aussi des Tee shirts semi transparents qui semblent en partie déchirés. Mêlés à ces pièces, dont beaucoup sont inspirées de vêtements traditionnels du moyen orient, des vestes de costume collant parfaitement aux tendances de l’été 2012, ajustées et fermées d’un bouton. Les pantalons, eux-aussi se montrent très skinny ou tout au contraire over size et loose. Autres pièces remarquables : une combinaison, un débardeur lesté par un zip. Beaucoup de laine bouillie, de cotons épais et de cuir.

Hiver 2012 : Des tons neutres couleur de la terre, beiges, kakis et taupés et noirs. Avec du cuir, des tissus bouillis, dévorés, usés. Les vêtements sont souples ou au contraire rigides tels une carapace protectrice, et superposés avec un excellent travail de drapier. Beaucoup de tuniques longues. De lourds manteaux à capuche. Ce sont à la fois des vêtements de la rue et inspirés d’un orient très proche.

Eté 2013 : deux « couleurs » ressortent : le blanc et le noir, mais surtout les tuniques, sarouel et autres vêtements inspirés d’orient tiennent une place secondaire. Cette année, c’est le travail de tailleur qui est mis en avant avec des vestes associant souvent plusieurs sortes de tissus, une laine sèche avec un voile à l’aspect toile de parachute, des blousons en denim avec des manches de cuir. D’une certaine manière la collection semble plus classique, mais dans le détail aucune pièce ne tombe dans le conformisme.

Hiver 2013 : couleurs sombres. Des coupes asymétriques, des fermetures en biais. Des pantalons amples, parfois asymétriques, des vestes sans col, ou avec des cols qui rappellent les manteaux de marins ou de corsaires. Les détails se montrent très travaillés, avec par exemple un blouson de cuir dont la fermeture éclair en biais se prolonge par celle du pantalon.

Hiver 2015 : variations de rouges. Des manteaux à la construction complexe et variations de rouges. Des vêtements montrant toutes les nuances de rouge, du plus clair au bordeaux. Puis, peu à peu les pièces laissent la place au noir avec des vêtements évoquant le nomadisme, comme c’est souvent le cas avec le créateur, avec des manteaux fantastiques qui montrent un grand savoir faire en tailoring et travail de drapage.

Eté 2017 : du noir à la lumière. Des vestes longues, kimonos – peignoirs ceinturées, des cols asiatiques, des vêtements rapiécés qui évoquent la vie de grands voyageurs, des vestes de peau, tuniques, jupes, sarouels, lainage grosse jauge, sac à dos. Noire en début de défilé, la collection peu à peu se teinte de variations de marrons, puis de jaunes safran, lumineux, solaires.

Eté 2019 : Béton brutal. Des combinaisons et chemises qui s’inspirent des tenues de mineurs et de l’architecture brutaliste, des années 50 à 70. Elles présentent des finitions thermosoudées, des traitements expérimentaux comme un micro enduit pour le cuir, un traitement de nikel pressé, des pièces teintées à froid ou bien teintée après assemblage. Beaucoup de vêtements sont faits d’une seule pièce. Les tissus achromatiques rappellent les variations du béton. Des tee shirts si longs qu’ils deviennent des robes. Les pantalons s’inspirent de ses souvenirs d’enfance au karaté. Ils se nouent à ceinture comme des kimonos.

Né le 11 septembre 1978 à Munich d’un père iranien et d’une mère allemande, Boris Bidjan Saberi a grandi dans un environnement familial lié à la mode, ses parents ayant leur propre marque, ce qui l’a initié très tôt à l’univers du vêtement. Après des études de mode et de modélisme à Barcelone, il obtient son diplôme en 2006 et installe son atelier en Espagne, d’abord à Monistrol puis à Barcelone.


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