Ce look Redskins réunit 2 tendances du printemps été 2015 : le daim, qui correspond à un revival années 70 dans la mode actuelle, et les imprimés de végétaux tropicaux.
photo : US Polo
Les vacances, la mer, la plage, le nautisme, les îles… Les inspirations des collections estivales tournent toujours autour de ces évocations. Cette année, cela se traduit souvent par des imprimés de végétations tropicales. La plupart du temps avec des dessins de branches de palmiers ou de feuillage. Plus rarement de fleurs, il ne s’agit d’un revival des chemises hawaïenne. Cette tendance se décline sous toutes sortes de formes : dessins stylisés ou réalistes, imprimés photos, tons pastels ou très constratés, bicolores ou multicolores. Les motifs se retrouvent sur toutes sortes de vêtements et accessoires : chemises, pantalons, shorts, bermudas, maillots de bain, casquettes, sacs… Je conseille de ne porter qu’une seule pièce tropicale à la fois et de l’associer avec un autre vêtement uni pour éviter l’effet : « je suis déguisé en forêt vierge ».
Depuis sa 1ère création à la fin du 19ème siècle, le pois revient constamment à la mode, en suivant à chaque fois la tendance de l’époque.
Par Sébastien Trébosc
Ce motif revient très fort dans les collections cette année, souvent revisité et proposé dans toutes les tailles. On le voit aussi souvent porté par des personnalités. Par exemple, par Pharrell Williams, qui a d’ailleurs intégré ce motif sur des modèles de Stan Smith dans sa collaboration avec la marque Adidas. Au printemps 2015, les pois sont minuscules chez Peter Werth sur un blazer, The Kooples sur une chemise et Zara sur un polo. Moyens chez Reiss sur une chemise et H&M sur des T-Shirts. En version plus grosse chez Kenzo, et superposés avec des rayures ou d’autres imprimés sur des pulls, des T-Shirts et des chemises. Il apparait de façon désordonnée chez Anerkjendt sur un pull et Reiss sur une chemise et en petit chez Jack and Jones sur une chemise et un polo, River Island sur un blazer, et sur une chemise pour H&M et The Kooples. Les pois recouvrent aussi les accessoires : cravates chez Hackett, Zara et Strellson, nœuds papillons chez Polo Ralph Lauren et Dior homme et chaussettes chez Zara et Paul Smith.
Le pois a traversé de nombreuses périodes. En 1880, l’essor de l’industrie textile en Europe facilite la création des motifs réguliers, comme le pois. Mais il faudra attendre les années 1930, pour qu’il connaisse son apogée dans le monde de la mode. Généralement assez petit on le trouvait à l’époque sur des fonds blancs bleus ou rouges. Puis dans les années 40, il décline, considéré comme un conservateur et trop classique. Il revient dans les années 1950 en noir, blanc ou rose. Marilyn Monroe, entre autres, assure son succès en apparaissant en maillot de bain à pois.
Comment le porter ?
Le pois est souvent vu comme un motif plutôt féminin ou excentrique. Pour les moins aventuriers je conseille de porter des pois fins associés à des vêtements basiques. Par exemple, chemise ou T-shirt à pois et jean. Cravate à pois et chemise unie. Il est possible de mélanger pois et rayures ou pois et carreaux dans certaines conditions : L’important est de choisir des motifs de tailles différentes, par exemple petit pois et larges rayures. Visuellement la combinaison pois et rayures est plus facile à réaliser.
Déjà en 2012 beaucoup de défilés avaient présenté des silhouettes mastoques. Des manteaux et blousons surdimensionnés, énormes, très larges d’épaules qui donnaient aux hommes qui les portent une allure de sur-hommes conquérants ou bien tout au contraire, de bidendums emmitouflés dans leur couette pour se protéger du monde extérieur. Cette tendance revient, mais là on a vraiment l’impression d’homme qui sortent avec leur couettesur les épaules.
Les jupes pour hommes étaient assez courantes ces dernières années dans les défilés de mode, notamment chez Gaultier, Agnès b, Givenchy, Qasimi, Carlo Pignatelli, Kenzo, Walter Van Beirendonck, Rynshu. Elles se font bien plus rares aujourd’hui. Voici l’un des rares modèles présentés lors de la dernière fashion week. Une création du danois Henrik Vibskov, qui a notamment réalisé une centaine de costumes pour Medulla, le spectacle de Björk.
Beaucoup de tenues présentées lors de la fashion week masculine étaient rouges : manteaux, vestes, pantalons, chaussures, blousons, salopettes. Il s’agit de toutes sortes rouges, tous les tons entre l’orange et le pourpre. Hormis pour les pulls et manteaux, c’est un coloris habituellement assez rare dans les collections pour homme. Mieux vaut le porter avec parcimonie, sur une seule pièce. Car le rouge est une couleur très visible et qui n’est pas anodine. Elle est très chargée symboliquement. C’est celle du sang, des alertes maximales, du diable. Elle symbolise aussi la passion, la pulsion sexuelle, le désir amoureux, le besoin de conquête, la colère, le danger, le chaud et le communisme.
La présentation de la collection Lanvin hiver 2015 a commencé par une variation autour du gris. Manteaux, vestes, pantalons, écharpe… d’abord des gris clairs puis anthracite.
Des gris unis ou à carreaux, Prince de Galles, avec parfois des contrastes entre un gris mat pour la veste et un brillant pour le pantalon. Un blouson en fourrure grise est porté sous un long manteau. Des écharpes surdimensionnées touchent le sol. Puis arrivent quelques touches de couleur avec des pulls torsadés bordeaux, veste en cuir caramel, blouson bicolore avec le corps en serpent coloré en rouge et les manches noires, porté sur une veste de costume. Le serpent ou lézard se retrouve sur plusieurs vestes. Un manteau vert kaki surdimensionné. Les matières sont superposées parfois dans un ordre inattendu avec du cuir sous de la maille par exemple. Comme souvent chez Lanvin, la plupart des pantalons ont une taille haute.
Sélection de passages du défilé du 25 janvier 2015
D’habitude, Pour Dior Homme, Kris Van Assche part d’un thème et le décline, sous forme de chemises, vestes, vestes sans manche, manteaux, T-shirts. C’est très différent pour l’hiver 2015 avec une grande variété de vêtements, matières, couleurs.
Le créateur explique que « Cette collection (intitulée « Opening night & daydreaming ») explore les figures de l’élégance contemporaine. Elle transcende les codes sartoriaux tout comme ceux du sportswear pour que chaque homme puisse explorer sa propre pluralité et exprimer sa personnalité. Du soir au jour, l’éclectisme est porté comme une valeur, le contre-sens a du style. Pour une élégance confiante, dynamique, qui ne regarde pas dans le rétroviseur ». Beaucoup de costumes, des parkas multipoches avec capuche, des blousons de type aviateur en mouton retourné, des duffle coats.
On retrouve quelques références à Monsieur Dior avec par exemple des motifs pieds de poule sur des manteaux ou des pulls, ou des badges fleurs.
La collection a été présentée avec la musique « The Landscape apes » de Koudlam jouée en live par un orchestre de 32 musiciens.
Défilé Dior homme du 24 janvier 2015
Dans sa collection hiver 2015, Kris Van Assche présente des pulls fins à col haut faits de pièces de mailles de différentes couleurs (vert, mauve et noir) assemblées entre elles. C’est une démonstration de savoir faire tant l’opération semble compliquée à réaliser, mais visuellement, c’est la pièce de la collection que j’aime le moins. En revanche j’aime beaucoup les pulls gris, construits avec le même principe mais avec un col rond et dans des camaïeux blanc, gris clair, gris et gris foncés. Certains tons ont une maille verticale et d’autres horizontale. L’aspect rappelle les tenues camouflages des militaires. C’est probablement l’idée de départ : réinterpréter ce motif omniprésent dans la mode depuis plusieurs années. La même proposition est faite dans des tons bleus. D’ailleurs Kris Van Assche explique : « Pour cette saison, j’avais en tête l’image d’un soldat urbain. C’est fondamentalement une collection urbaine car j’aime les costumes, les vêtements de travail et les personnes actives ». Habituellement, il détourne les vêtements de sport. Cette fois, l’esprit est plus militaire. Il ajoute : « Je pourrais imaginer un homme à vélo à New York risquant sa vie. Une sorte de city warrior ». Les pantalons avec leur coupe très droite font très habillés. Et les costumes ont une coupe rectangulaire. Certains avec fermeture simple à 2 boutons. D’autres une fermeture croisée avec la même idée d’empiècement que sur les pulls, mais réalisée de manière plus discrète. Pour se protéger du froid, des parkas entre l’anorak d’explorateur et le bombers dans un vert satiné avec une capuche et de la fourrure. Des manteaux gris à fermeture croisée et rouge à fermeture simple. Voici quelques passages :
“For this season I had in mind the image of an urban soldier,” explains Kris Van Assche. “It is fundamentally an urban collection because I like suits, active wear and active characters. This time, I wanted the sporting element that I frequently return to, to be almost military in feel. I could imagine a guy on a bike in New York risking life and limb – a sort of city warrior.
I wanted a look that felt streamlined rather than relaxed: energetic, fast, precise. In many
ways it is an idea of sportswear meeting the New Wave; technical clothes with an
aggressive, post – punk tailored attitude.”
Fit grey suit transforms into a hybrid, streamlined cycling outfit, layered over
the bicycle jersey, gathered at the ankles or calves. Mixed with the military motif of
camouflage, blown up, appliqued and made to stand out in the cityscape rather than blend
in, the emphasis is on dynamism and protection.
Military motifs are contrasted against symbols of the city; uniform ruching is transposed to
tailoring, frequently gathering backs of sleeves and trousers; technical nylon parkas,
trimmed in frost fox fur, are layered over hyper – real chalk stripe, pinstripe wools; intricate, contrasting stitch knits become a new kind of textured camouflage; military Melton wools form a new take on the great coat with technical zips and Velcro fastenings.
Youthful codes of rebellion are replaced by an adult understanding of them, for one, the
clichéd New Wave colours of black and red are a vivid reminder of the past made present.
Boris Bidjan Saberi nous avait habitué à des coloris minéraux sombres : gris cendre, couleurs de terre et de pierre, noir. Le défilé de sa collection hiver 2015 a débuté par des couleurs rouges. Premier passage : une salopette baggy portée sur un T-shirt rouge bi matière à épaule raglan avec le corps transparent et les manches opaques, des gants et botines rouges. Vient ensuite un manteau tricot, fermé en haut, un pantalon baggy court, des bottines, et un top rouge sombre. Le 3ème passage montre aussi un camaïeu de rouges avec un pull rouge sombre porté sous un top de cuir sans manche. Puis vient un passage bicolore avec un pantalon noir porté avec un manteau rouge très fitté. Le passge suivant est l’un de mes préférés avec un manteau à la construction complexe et des variations de rouges. La suite présente des vêtements montrant toutes les nuances de rouge, du plus clair au bordeaux. Puis, peu à peu les pièces laissent la place au noir avec des vêtements évocant le nomadisme, comme c’est souvent le cas avec le créateur, avec des manteaux fantastiques qui montrent un grand savoir faire en tayloring et travail de drapage.
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