Looks et musiques de DJ Gulivert

J’ai rencontré le DJ et producteur Gulivert pour la première fois à la fashion week homme de Paris, en juin 2012 au défilé de Tillman Lauterbach. Nous nous sommes retrouvés le 10 octobre pour une interview et une séance photo sous un beau soleil parisien.

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Comment se prépare la musique d’un défilé comme ceux de Tillmann Lauterbach?

Ses collections ont toujours un thème : Dada, burn… Il a des idées de morceaux en adéquation avec ses thèmes qu’il me fait écouter. Il me donne de la matière. J’ajoute d’autres musiques. Ensuite, il y a un dialogue. La musique se précise peu à peu. Le set se construit en fonction de l’ordre du défilé, des temps : Des groupes de looks se suivent, puis ça évolue. Il faut que la musique concorde avec ces temps. Le jour J, plus que des mixes, ce sont des mini-lives. Les morceaux sont réédités avec beaucoup d’habillages sonores. Il faut le faire en temps réel, car même si tu as chronométré les temps de passage, à un moment ou un autre, un mannequin va marcher plus vite, ou plus lentement, et il faut alors ajuster. Pour un défilé, et c’est ce qui est intéressant pour un DJ, c’est chronométré. Il y a beaucoup d’intensité en peu de temps. Quand un look entre, il faut un boom, un changement de musique. Si tu es en décalage de 5 secondes ça enlève l’effet. Et on est là pour impressionner les gens, pas pour les faire danser. C’est très intense.

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Où peut-on t’écouter ?

Essentiellement à Paris. A la Nüba, au Faust, au Rex, au show Case, au Wanderlust. Aussi ailleurs, à Ibiza, New York, au festival Burning Man dans le désert du Nevada : C’est une ville éphémère qui réunit 70 000 personnes. C’est très fort humainement. Je n’ai jamais connu ça ailleurs en termes de communion, de rencontres, d’atmosphère. Tout le monde est gentil.

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Qui apprécies-tu comme DJ ?

J’en apprécie beaucoup… Lee Burridge pour sa musique, sa vision, on voit qu’il s’amuse c’est agréable. C’est un exemple à suivre pour moi. Matthew Dekay, musique très cool, dreamy. Peu à peu je me décroche de la musique qui a trop d’énergie. En boite, il faut que ça envoie. Au bout d’un moment, j’ai envie de quelque chose de plus soul, spirituel. Bedouin, qui ont une musique un peu techno-orientale. Francesca Lombardo, The Skumfrog.

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Tu as vraiment un look…

J’en parlais avec un ami qui travaille avec Damian Lazarus, il me disait qu’à Paris les gens sont souvent habillés street wear : jeans, baskets… C’est un peu bizarre pour une capitale de la mode. Il s’habille de ponchos qui trainent, de capes. En regardant mon look, il m’a dit que je lui rappelais ses règles en matière vestimentaire : No belt, no print, monochrome. (ndlr : Pas de ceinture, pas d’imprimé, une seule couleur). J’aime quand même les imprimés lézard et léopard, c’est très kitsch mais avec un bel effet si c’est bien utilisé. J’aime ce qui est ample, comme les capes, l’asymétrie, les vêtements confortables, c’est pour ça que je ne porte plus de jeans. Entre un pyjama et un jean, on est quand même mieux en pyjama. Et ça permet de se différencier des autres. Vue ma profession, je peux me permettre ce genre de vêtements.

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J’aime beaucoup me déguiser. Les meilleures soirées sont costumées. Le gens se lâchent plus. Je ne fais pas de shoping, mais quand je me ballade, je regarde, je fouine, c’est très spontané.

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